À six mois des municipales, la bataille de Bastia se prépare, dans une configuration toujours marquée par de nombreuses inconnues. La tête de liste de l'actuelle majorité autonomiste, tout comme celle de l’opposition, n'a toujours pas été officiellement déclarée.
Si l’hypothèse d’une candidature de Pierre Savelli à sa propre succession semble chaque jour tenir un peu plus la corde, rien n’est acté pour l’heure dans la majorité autonomiste.
L'édile ne fait pas l’unanimité dans sa propre majorité. Depuis des mois son adjoint et ancien allié Jean-Louis Milani, ne siège plus au conseil municipal. Et il a plusieurs fois clairement affirmé qu’il ne participerait pas à une liste conduite par le maire sortant.
Pourquoi pas Gilles Simeoni ?
Plusieurs plans B alimentent les discussions en coulisse depuis de longues semaines.
Le plus cité est celui d’une candidature de Gilles Simeoni lui-même. Mais si le patron de Femu a Corsica retrouvait le fauteuil de maire, la loi sur le non-cumul des mandats l’obligerait à quitter celui de Président du Conseil exécutif, une situation inédite qui ne manquerait pas de poser question.
Qui pour rassembler l'opposition ?
Des communistes jusqu’à la droite de Jean-Martin Mondoloni en passant par Julien Morganti, Jean-Sébastien de Casalta et Jean Zuccarelli, tous les leaders de l'opposition municipale confirment que des tractations sont en cours, auxquelles participe le PNC.
Si l'objectif affiché est la construction d'un large rassemblement dès le premier tour pour faire tomber le bastion nationaliste, l’épineuse question de la tête de liste est loin d’être tranchée.
En l’absence de leader naturel, l’opposition pourrait partir divisée :
Sylvain Fanti, qui tiendra une première réunion publique la semaine prochaine, entend porter les couleurs de la droite.
Jean Zuccarelli et les radicaux n’excluent pas de constituer leur propre liste si l’union achoppait.
Et en cas de division, il faudra très certainement compter sur Julien Morganti pour figurer lui aussi sur la ligne de départ...
On devrait y voir plus clair d’ici la mi-octobre.
Les autres forces politiques se préparent
C’est le cas de Core in Fronte qui a appelé à un regroupement sur les fondamentaux nationalistes et à une gouvernance alternative de la ville... en l’absence de réponse, les indépendantistes travaillent à la constitution de leur propre liste.
Nazione pourrait faire de même, le parti réfléchit toujours à la forme que prendra sa présence à l’élection.
Il faudra également compter avec une liste conduite par le Rassemblement National, qui entend surfer sur la percée des dernières législatives. Une liste qui regroupera aussi Reconquête et Forza Nova.
Un rassemblement auquel ne participera pas Nicolas Battini, qui devrait constituer sa propre liste sous l’étiquette de Mossa Palatina.
Dernière liste en préparation, à gauche cette fois : celle de la démarche Via Citadina portée par Sacha Bastelica, candidat du nouveau front populaire aux législatives de 2024.
Les prochaines élections municipales bastiaises s’annoncent donc très disputées. Il faudra attendre plusieurs semaines avant de connaître réellement l’état des forces en présence.