Pourquoi la situation est tendue dans un service de l’hôpital du Puy-en-Velay

“Propos sexistes, insultants”, “harcèlement” : la situation est tendue au sein du service d'endoscopies du centre hospitalier Emile-Roux du Puy-en-Velay. La CGT juge “insuffisantes” pour le moment les décisions de la direction.

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C’est une situation qui semble durer depuis des mois au centre hospitalier Emile-Roux du Puy-en-Velay. La CGT décrit une situation “inquiétante” au sein du service d'endoscopies. Elle met en cause le comportement d’un médecin qui provoquerait une “grande souffrance au travail des infirmières”. Amandine Rabeyrin, secrétaire CGT santé, raconte : “Début décembre, on a appris que l’intégralité de l’équipe des infirmières de ce service s’était vue prescrire un arrêt maladie, de minimum un mois. Cela faisait suite au comportement inadapté d’un des médecins du service. C’est une situation qui dure depuis des mois voire plus. Il remet sans cesse en cause leur compétence professionnelle alors qu’elles ont de très bonnes évaluations. Elles subissaient des propos sexistes, insultants et dégradants. Cela s’assimile à du harcèlement car les faits sont répétitifs”.  

"Un risque de passage à l'acte"

La CGT a alors alerté la direction. Les infirmières ont été reçues par cette dernière à la fin de leur arrêt maladie. Amandine Rabeyrin poursuit : “Dès le lendemain, le médecin leur a interdit l’accès au bloc opératoire. On a alors de nouveau alerté la direction. On a déposé une alerte sur le registre des dangers graves et imminents. Une instance s’est réunie. Un médecin du travail a indiqué qu’il y avait un risque de passage à l’acte et qu’il fallait prendre la situation très au sérieux. Il y a eu ensuite des entretiens pour évaluer la souffrance au travail. La direction a proposé d’affecter les infirmières dans d’autres services. Le médecin doit faire une formation sur le droit des femmes et les violences sexistes”. La CGT ne se satisfait pas des mesures prises par la direction : “Aujourd’hui on est dans une situation qui stagne un peu. On a avisé l’ordre des médecins et le conseil de surveillance de l’hôpital. On déplore que la direction minimise les faits. On a l’impression qu’elle ne veut pas que cela entache l’activité du service : la facilité est d’enlever les infirmières. Ce n’est pas satisfaisant car le danger existe toujours. On voudrait qu’une enquête soit menée pour objectiver les faits”.  

"On a pris la situation très au sérieux"

Julien Keunebroek, directeur de l’hôpital Emile-Roux, est conscient des dysfonctionnements au sein du service d'endoscopies : “J’ai rencontré les infirmières à leur reprise de travail. Elles m’ont fait état de propos vexatoires, désobligeants dont elles avaient fait l’objet de la part d’un médecin, depuis quelque temps au sein de leur service. On a pris la situation très au sérieux parce que ce type de comportement ne peut pas être toléré. Nous avons été amenés à prendre un certain nombre de mesures pour faire cesser cette situation. Afin de rétablir un climat de travail serein, j’ai pris la décision de réaffecter ces infirmières au sein d’autres postes dans l’établissement”. Il insiste : “L’enquête administrative a permis de mettre en évidence qu’il y avait, au sein de ce service, un climat qui a généré des tensions, de la souffrance de la part des professionnelles infirmières et de l’équipe médicale”.

Assurer la continuité des soins

Selon le directeur, les mesures prises visent à rétablir la sérénité au sein du service : “Les endoscopies digestives n’ont jamais cessé au sein de l’établissement. On a l’obligation d’assurer la continuité des soins, compte tenu de notre bassin de population. Aujourd’hui, tout l’enjeu est de rétablir un climat de travail serein, avec une organisation pérenne, dans des conditions de travail sûres pour tout le monde au sein de ce service”. Il réfute les accusations de la CGT : “On n’a jamais minimisé le problème. La situation des infirmières a été prise très au sérieux”. Interrogé sur la nécessité de conserver le médecin qui serait à l’origine de la souffrance des infirmières : “Il faut des médecins pour continuer à assurer les endoscopies digestives. Aujourd’hui, l’équipe médicale, telle qu’elle est constituée, permet d’assurer la continuité des soins”. La direction tient à rassurer les professionnels de ce service, en rappelant qu’ils ont été “reçus par l’encadrement et la direction des ressources humaines pour un accompagnement individualisé”.  

 

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