A Orcines, dans le Puy-de-Dôme, des parents d’élèves désapprouvent la décision du maire de faire appel à une société privée pour la gestion de la cantine de l'école publique. Pour le maire de la commune, il n’y a pas lieu de polémiquer.
Depuis quelques jours, à Orcines, dans le Puy-de-Dôme, la polémique grandit. Jusque-là, à l’école publique de la Font de l’Arbre, la cantine était assurée par une cuisinière qui préparait sur place chaque jour des repas pour les enfants, à base de produits locaux. Mais à compter de la rentrée de septembre 2020, la municipalité a choisi de faire appel à un prestataire extérieur, la société API.
Des parents d'élèves mécontents
Une décision qui ne passe pas pour certains parents d’élèves. Carine Savel, membre de la FCPE de l’école, explique : « La cantine était tenue par 3 membres du personnel municipal : une cuisinière et deux aide-cuisinières. La cuisinière était là depuis longtemps et très réputée pour sa bonne cuisine. Surtout, elle avait tissé tout un réseau d’approvisionnement local. Cette personne part à la retraite et elle devait être remplacée par une des deux aide-cuisinières. Mais elle est en congé maternité jusqu’à décembre. La municipalité a décidé de passer par une entreprise privée et de privatiser la cantine. Il n’y aura plus le choix sur les approvisionneurs et tout le réseau local va être perdu. On n’a aucune idée de l’évolution des prix. C’est quelque chose qui a été décidé de façon unilatérale par la mairie ».Un maire qui réplique
De son côté, la mairie estime qu’il n’y a pas lieu de polémiquer. Jean-Marc Morvan, maire (DVD) d’Orcines, affirme : « Ce n’est pas une privatisation. J’ai des problèmes juridiques à régler et je n’ai pas d’autre moyen que de passer par cela. On embauche juste un cuisiner à la place de la cuisinière qui part en retraite. La société API nous met un cuisiner à disposition. Les fournisseurs que l’on avait déjà seront gardés par API. On a les listes. Ca sera les mêmes circuits courts et même peut-être encore plus courts que ceux que l’on avait avant. En plus, on va respecter la loi Egalim, avec 20 % de bio, 30 % de produits locaux ou régionaux, 80 % de produits frais et des pâtisseries fraîches. On ne change rien. On ne fait que remplacer un cuisinier. Les plats seront faits à Orcines ». Le maire souligne que la municipalité fait appel aux services de la société API pour un an et qu’elle pourrait ensuite trouver une solution en interne.Carine Savel, membre de la FCPE, ne l’entend pas de cette oreille. Elle précise : « Ce qui nous gêne d’abord est le démantèlement du réseau d’approvisionnement local. Il y a aussi le fait qu’au niveau du personnel municipal, cette cuisinière devait avoir le poste de cuisinière en chef mais parce qu’elle est en congé maternité, ça lui passe sous le nez. On trouve que ce n’est pas normal au niveau humain. Et surtout, on n’a pas été concertés alors que l’on représente les parents d’élèves. A multiples reprises, on a été mis de côté dans de nombreuses décisions qui concernent l’école, comme les temps d’activité périscolaire ou les rythmes scolaires. Là c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Les parents d’élèves ont lancé une pétition en ligne et organisent une manifestation jeudi 23 juillet à 18h30 devant le foyer rural.La goutte d’eau qui fait déborder le vase