"Les gens sont pressés d'installer le sapin chez eux". Dans les plantations, la récolte de millions de sapins débute

Six millions de sapins sont vendus en France chaque Noël et la Bretagne est devenue la deuxième région française productrice de ces résineux. Dans le Finistère, le premier fournisseur de l'Hexagone y produit près de 400.000 arbres chaque année. Mais il n'est pas le seul producteur dans la région.

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"Les grosses semaines commencent à partir de la semaine prochaine, mais dès jeudi ou vendredi, on va commencer à préparer les commandes, nous dit le patron de Greencap, Gildas Le Foll. Les premières coupes ont commencé la semaine passée à Scaër, dans le Finistère. Il faut dire qu'il faut s'y prendre à l'avance pour couper entre 370 et 380 000 sapins en quelques semaines.

En moins de 20 ans, Greencap est devenu le plus gros producteur de sapins de France.

L'histoire a commencé en 1997, au moment des premières plantations, par une société danoise, à l'époque, Gejlager.

En 2022, les premiers sapins sont récoltés. Et en 2005, l'entreprise danoise est rachetée par Greencap, une société belge, qui s'est développée depuis. Jusqu'en 2005, tout était géré du Danemark, aujourd'hui, c'est Gildas Le Foll, qui dirige le site finistérien, il s'est associé avec les Belges.

Greencap est désormais une entreprise franco-belge.

700 hectares cultivés à Scaër

A Scaër, Greencap est le plus gros employeur de la commune, l'entreprise compte 14 salariés à l'année et environ 150 saisonniers, avant Noël. L'entreprise exploite 700 hectares.

Nous vendons 70% de notre production dans les jardineries du Grand Ouest, 85% de Nordmann et 15% d'Epicea

Gildas Le Foll

Patron de Greencap à Scaër

Mais ce géant franco-belge aux 370 ou 380 000 sapins n'est pas le seul producteur de résineux en Bretagne.

A la sapinière de Langolen, dans le Finistère, ils vont commencer à couper les sapins à la fin de la semaine : "pas trop tôt, nous explique Stéphane Bleuzen, qui a créé l'entreprise avec son père en 2002, pour avoir un produit frais et pour que les sapins se gardent bien jusqu'à Noël".

Il faudra ensuite les préparer avant de les mettre en vente. Nordmann, Nobilis ou Epicea. 2 000 sapins sont produits chaque année dans l'entreprise de Stéphane Bleuzen, ils seront vendus à deux endroits dans le Finistère, à partir du 26 novembre.

Quel impact environnemental de cette monoculture?

S'il y a tant de sapins en Bretagne, c'est que le climat convient aux résineux, stars de Noël. Il est humide, pas trop chaud l'été, ni trop froid l'hiver, et donc propice à cette monoculture souvent pointée du doigt pour son impact environnemental. Un impact que les producteurs de la région ont cherché à limiter.

Chez Stéphane Bleuzen, les résineux ne sont pas traités par des pesticides ni par des fongicides. Les sapins grandissent avec "un peu d'engrais" et plusieurs coupes pendant leur croissance, explique le patron, pour qu'ils poussent droit notamment.

De son côté, Greencap a obtenu la certification HVE (Haute Valeur Environnementale), un label qui "garantit que les pratiques agricoles utilisées sur l’ensemble d’une exploitation préservent l’écosystème naturel", peut-on lire sur le site de la société.

A ce jour, des associations demandent toujours d’interdire ce label agricole, elles l’accusent de "greenwashing" et de tromper le consommateur.

Chez Greencap, les sapins de Noël sont récoltés entre la 5ème et la 10ème année suivant la plantation, il faut 8 à 10 ans pour atteindre les deux mètres ou trois mètres. Les plantations doivent être labourées tous les 10 ans.

Selon Gildas Le Goff, ils cultivent du blé noir ou de l'orge de printemps pendant un ou deux ans, tous les dix ans.

Des sapins bios en Bretagne

D'autres producteurs ont choisi le sapin bio. Ils sont deux en Bretagne dont Cécile et David Le Ferrec au "Sapin Glazik" à Briec dans le Finistère. Depuis janvier 2020, la pépinière est certifiée "Agriculture Biologique" par Ecocert. Ils produisent entre 1 500 et 1 800 sapins chaque année. Ils vont commencer à les vendre, samedi, le 22 novembre.

On a l’impression que les gens veulent s’évader cette année et qu'ils sont pressés d'installer le sapin chez eux. Certains clients ont déjà appelé il y a 15 jours mais il faut être raisonnable, installé plus d'un mois avant les fêtes, le sapin ne tiendrait pas dans une maison chauffée.

David Le Ferrec

Forestier qui donne un coup de main pendant ses vacances, à son épouse

Chez eux, les sapins commencent à grandir en pépinière pendant quatre ans et passent au moins cinq ans en terre.

Leurs sapins, des Nordmann, des Nobilis et des Epicéas ne reçoivent aucun traitement phytosanitaire.

"Il faut anticiper et observer davantage [que des sapins conventionnels], explique Cécile Le Ferrec. Par exemple, dès qu’il y a des pucerons, on les écrase à la main avant l’invasion. On garde aussi l’herbe sous les sapins et on crée des haies pour les protéger".

Ils cultivent cinq hectares. Quant au prix, "on s’aligne sur le prix des autres producteurs", disent-ils. Pour un sapin de 1,50 m, 1,75 m, il faut compter 29 euros, 30 euros dans les jardineries ou magasins livrés par Greencap.

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