Procès de Joël Le Scouarnec. Les experts psychiatres évaluent un accusé "froid" et "sans compassion"

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La cour chargée de juger Joël Le Scouarnec consacre une partie des audiences de cette semaine à la parole d'experts psychiatres et de psychologues, avant d'écouter de nouvelles parties civiles. Deux experts psychiatres ont décrit ce lundi un homme "froid" et "sans compassion".

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Isabelle Alamone et Jean-Jacques Dumond sont deux experts psychiatres ayant interrogé l'accusé en 2023, lorsqu'il était en détention. Ils ont affirmé ce lundi 12 mai à la barre de son procès pour viols et agressions sur 299 patients, qu'il était "totalement responsable de ses actes". Ils n'ont trouvé chez lui aucun trouble psychique, aucune pathologie mentale.

Isabelle Alamone a souligné l'"extrême contrôle" de Joël Le Scouarnec lors de son entretien. Un homme "froid", "très économe de mots, avec parfois une attitude un peu contrite à laquelle on a du mal à croire". "Il n'a manifesté aucune émotion, avec très peu de place aux victimes" et "pas de compassion", a ainsi relevé Mme Alamone.

Fier de ses écrits

Les deux psychiatres ont été frappés par le grand décalage entre "la pauvreté de son expression" orale et "la richesse des carnets" dans lesquels le pédocriminel consignait scrupuleusement les violences sexuelles infligées à ses victimes, en grande majorité mineures au moment des faits. 


Des écrits dont "il était très fier et qu'il retravaillait régulièrement" à l'époque, leur a-t-il expliqué.
Joël Le Scouarnec est-il un calculateur, interroge la cour ? Il coopère mais durant l'entretien, "il n'y a pas de spontanéité dans son discours, comme s'il pesait tous ses mots sachant les conséquences que cela pourrait avoir", répond Isabelle Alamone.

Un homme énigmatique


"Ce monsieur, c'est une énigme et l'énigme principale est dans le contraste" avec un "personnage insignifiant quand on le rencontre", résume Jean-Jacques Dumond.

Les psychiatres disent également leur surprise devant "le flou mémoriel très important" affiché par Joël Le Scouarnec.

"Je ne sais pas, je ne me souviens plus..." : s'il a fini par reconnaître devant la cour criminelle du Morbihan l'ensemble des faits qui lui sont reprochés, le pédocriminel de 74 ans assure depuis le début de son procès n'avoir aucun souvenir précis des violences dont il est accusé ni même d'événements précis de sa jeunesse.

Heurtés à un mur


"Ses premiers souvenirs, flous, sont ceux du baccalauréat qu'il a décroché en 1968", indique Mme Alamone. "À ce moment-là, nous avons peine à croire qu'il ne se souvenait absolument de rien de son enfance ou de son adolescence."

Occulte-t-il délibérément ou non des traumatismes qu'il aurait subis pendant son enfance et qui pourraient être liés avec ses passages à l'acte criminels ? "Nous n'avons aucun élément" dans ce sens, répondent les experts.

Lors de son entretien, comme durant le procès, Joël Le Scouarnec a assuré ne plus ressentir aucune pulsion envers des enfants.

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