Un poste d'enseignant supprimé, le village perdra son école à la rentrée

Les habitants de Goerlingen (Bas-Rhin) se mobilisent contre la suppression annoncée d'un poste de professeur, qui va engendrer la fermeture de l'école. Les élèves seront répartis dans les autres villages.

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L'école de Goerlingen (Bas-Rhin) ne devrait plus accueillir d'élèves à la rentrée 2025. Le rectorat de Strasbourg a décidé de supprimer le poste de l'enseignante qui travaille sur place. Samedi 22 février 2025, les parents d'élèves et les habitants se sont donné rendez-vous dans la cour de l'école pour protester contre cette décision.

"Il ne faut pas se voiler la face, il y a de moins en moins d'enfants, concède Manuel Scheer, papa d'une fille scolarisée en CP. Mais on ne peut pas ne rien faire." L'école de Goerlingen fait partie d'un RPI, regroupement pédagogique intercommunal, avec trois autres villages. L'enseignante assure deux niveaux : les CM1 et CM2. A la rentrée, les 20 élèves seront redispatchés, alors que la mairie avait récemment investi dans l'école, en fournissant des ordinateurs et un tableau interactif.

"Les enseignant.e.s devront gérer des classes avec trois niveaux différents, au lieu de deux. On régresse", déplore le maire de Goerligen, Christophe Jung. Avec une classe en moins, la moyenne d'élèves par classe dans le RPI passera de 14,5 à 19, plus proche de la moyenne départementale, qui pointe à 22.

Soixante postes supprimés dans le Bas-Rhin

Outre la démographie, les services de l'inspection d'académie avancent d'autres arguments pour justifier de cette suppression de poste. L'Education Nationale part à la chasse des postes de professeurs isolés, seuls dans leur école. "Ils disent que les enseignants préfèrent être à plusieurs collègues, mais la nôtre nous dit qu'elle se sent très bien ici", assure Chritophe Jung. Le maire voit ainsi disparaitre un point d'attrait important. "On vient de terminer la construction d'un lotissement pour attirer des jeunes dans le village. Sans école, ce sera plus compliqué," explique Christophe Jung.

Le début d'année rime désormais avec mobilisation des parents d'élèves. C'est l'époque où les rectorats prennent les mesures pour la rentrée de septembre, dont les créations et suppressions de postes. Pour le Bas-Rhin, ces décisions ont été prises le 4 février en Comité social d'administration spécial départemental (CSA SD), composé de la direction d'académie et de représentants du personnel. Au total, 94,5 postes équivalents temps plein (ETP) sont supprimés en primaire à la rentrée 2025, et 36,5 ETP créés, soit une suppression de 58 ETP.

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