À l'appel de la maire de Mulhouse, au moins 1100 personnes se sont recueillies à 19h30, ce lundi 24 février, en silence, pour dépasser le traumatisme de l'attaque au couteau survenue deux jours avant. Un hommage appuyé a été rendu aux victimes et aux forces de l'ordre.
"C'est important d'être là, ça rappelle les tristes heures de Charlie, c'est important de témoigner son soutien à toutes les victimes", souffle une dame, lundi 24 février à Mulhouse (Haut-Rhin). Après l'effroi, le temps est au recueillement, deux jours après l'attentat qui a causé un mort et sept blessés.
Ils sont au moins 1100 habitants, selon notre équipe de reportage sur place, à s'être réunis, à l'invitation de la maire, sur la place de la Réunion, à 19h30. "Chacune et chacun est invité à y participer dans le silence, la dignité et le recueillement", avait demandé en préambule Michèle Lutz.
Dans cette foule silencieuse, de nombreuses personnes arboraient un œillet blanc, devenu symbole de liberté au Portugal depuis la révolution de 1974. Une initiative des représentants de la communauté lusophone, orpheline de Lino Sousa Loureiro, décédé lors de l'attentat. Le groupe culturel et folklorique des Portugais de Mulhouse, dont la victime était un membre actif, avait appelé, sur Facebook, les ressortissants à se rendre au rassemblement. "Nous sommes en deuil après l'attentat tragique de Mulhouse, qui a coûté la vie à l'un des nôtres, un compatriote portugais courageux, qui a sacrifié sa vie pour protéger autrui". Selon des informations non confirmées officiellement, l'homme aurait été tué alors qu'il tentait de s'interposer.
"Samedi, notre ville a été meurtrie en son sein, a déclaré, solennelle, la maire de Mulhouse Michèle Lutz. La folie terroriste a frappé." L'édile a ensuite évoqué Lino Sousa Loureiro. "J'ai conscience que ce rassemblement ne le rendra pas à ses proches, famille et amis, que les bougies et les fleurs ne vont pas atténuer leur peine."
"Courage et professionnalisme"
À sa suite, le préfet du Haut-Rhin, Thierry Queffélec, a rendu un hommage appuyé aux forces de l'ordre qui sont intervenues pour neutraliser l'assaillant. "Leur courage et leur professionnalisme honorent la tenue qu'ils portent. Grâce à eux, le bilan déploré n'est pas autrement plus lourd."
Plus tôt dans la journée, une cellule de soutien psychologique avait été mise en place conjointement par la mairie de Mulhouse et la préfecture du Haut-Rhin. Elle répond au besoin "d'accompagner les personnels, les passants, les commerçants qui auraient pu être témoins du drame" car "l'émotion était forte évidemment samedi, mais elle continue à l'être" explique Alain Couchot, premier adjoint au maire de Mulhouse.
Brahim A., principal suspect de l'attaque, est toujours en garde à vue, tout comme trois autres personnes. Ils ont été transférés à Levallois-Perret au siège de la sous-direction antiterroriste. L'ensemble des gardes à vue ont été prolongées de 48 heures lundi soir, a annoncé le parquet national antiterroriste.
