Le Conseil départemental de la Haute-Marne lance ce lundi 24 février une nouvelle campagne d'abattage de 120 arbres malades pour garantir la sécurité des routes. En échange, il prévoit de replanter autant d'arbres et de renforcer ainsi la biodiversité locale. Après une polémique l'année dernière, la collectivité tente de rassurer l'opinion publique, avec un discours sur une gestion responsable de l'environnement.
Sujet sensible que sont… les arbres. La Haute-Marne en sait quelque chose. Il y a un an, le Conseil départemental s’enfonçait dans la polémique lorsque, le 8 février 2024, il annonçait un plan massif d’abattage d’arbres le long de ses routes : 4 000 étaient menacés. Erreur de communication ou coup de buzz, la situation a en tout cas pris des proportions exceptionnelles.
La polémique s’est calmée. Mais alors qu’une nouvelle campagne d’abattage d’arbres commence ce lundi 24 février 2025, la collectivité prend les devants, anticipe et se veut la plus rassurante possible. Leitmotiv : "Le Département coupe mais replante davantage". Jusqu’au 15 mars prochain, 120 arbres dits d’alignement seront abattus. Autant, si ce n’est plus, seront replantés.
120 arbres diagnostiqués malades
Stress hydrique, bostryche, chalarose… Au fil des saisons et des années, l’état sanitaire des arbres s’est dégradé. Les maladies se multiplient et ces végétaux peinent à se régénérer. En forêt, rien de grave, l’arbre meurt sur pied et s’inscrit dans un cycle naturel. En revanche, le long des routes, il en va aussi de la sécurité des automobilistes. À chaque rafale de vent brusque, des branches, ou même l’arbre dans sa totalité, peuvent tomber sur la route.
"Nous sommes attachés à l’environnement. Nous irons plus loin que ce que la réglementation préconise."
Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental de la Haute-Marne
"Ceci engage lourdement la responsabilité de la collectivité en cas d’accident sur nos routes départementales", estime Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental de la Haute-Marne. D’autant que ce plan répond à la notion de sécurité routière et est soumis à des réglementations strictes dans le cadre de la loi et du respect du Code de l’environnement. Ces 120 arbres ciblés ont été diagnostiqués malades par l'ONF Végétis, une filiale de l’Office national des forêts, dont l’activité principale est d’accompagner les collectivités dans la gestion et la préservation de leur patrimoine arboré. Le sud de la Haute-Marne est principalement touché.
Par ailleurs, la collectivité précise par communiqué qu’en 2024, "les agents départementaux des routes ont effectué 645 interventions dues à des chutes d’arbres ou des branches cassées sur la chaussée lors de leurs astreintes, devenant ainsi leur activité principale réalisée en dehors des heures de service".
Les machines se sont ainsi mises en route ce lundi matin. Les premiers arbres malades concernés par ces coupes se situent sur l’ex-canton d’Auberive. Le Département a souhaité rester flou sur les lieux de coupe.
L’équation "1 arbre coupé = 1 arbre replanté"
"Nous sommes attachés à l’environnement", martèle Nicolas Lacroix. "Nous irons plus loin que ce que la réglementation préconise." L’engagement d’une replantation massive ainsi acté s’inscrit sur deux axes de réflexion : la limitation de vitesse et la biodiversité.
En effet, ce replantage massif pourrait, en premier lieu, s’associer à la réduction de la vitesse en entrée et sortie d’agglomération. Plusieurs maires envisagent sérieusement de passer de 90 km/h à 70 km/h. Ce type de plantation d’arbres d’alignement, si le terrain le permet, aiderait à faire respecter cette limitation.
En second lieu, ces futurs arbres permettront de préserver et valoriser les espaces naturels sensibles. En bord de route, ils serviront de "corridor écologique", selon Chantal Fauché, présidente de l’association pour la protection des arbres en bord de route (Asppar). "On y voit des insectes, des chauves-souris, des oiseaux qui nichent… Ces microsystèmes abritent une vie incroyable."
Même si ces 120 arbres doivent être abattus, le Conseil départemental se veut ainsi, dans sa communication, très prudent. La polémique de l’année précédente est encore dans tous les esprits.