Le musée de l'automobile de Reims fête ses 40 ans en 2025. Si son exposition de 260 véhicules ne grandit pas, pour cause de locaux non extensibles, sa collection, elle, s'enrichit chaque année. Récemment, une Rolux de 1951 y a élu domicile. D'autres véhicules doivent arriver dans les semaines à venir.
Immatriculation : IMT 191JT61, beige, capote et jantes rouges, date de sortie d'usine : 1951, marque : Rolux. "La voilà ! Pas une Rolex mais une Rolux", sourit Didier Carayon, le président de l'association de gestion du musée de l'automobile de Reims, en présentant son dernier petit bijou.
Dénichée lors d'une vente aux enchères en janvier dernier, celle que l'on appelle aussi un microcar sort tout droit de la collection d'un amateur de voitures anciennes. "Cette personne voulait se défaire de sa collection et quand j'ai vu cette voiture, j'ai flashé, explique Didier Carayon. Il y avait la même, ou dans le même style, dans la collection de Philippe Charbonneaux". Collectionneur de voitures anciennes, Philippe Charbonneaux crée le musée de l'automobile de Reims en 1985. À sa mort, sa collection est reprise par ses héritiers. Une association est ensuite fondée pour assurer la continuité et permettre à ce musée d'être aujourd'hui, l'un des plus beaux de France.
1500 voitures produites en dix ans
La Rolux est alors fabriquée dans une usine installée en Auvergne. "Ils ont dû réaliser 1500 voitures en moins de dix ans, reprend le responsable du musée. Une situation peu rentable, et l'entreprise a périclité à la fin des années 50. Ils savaient faire des voitures autres que des monstres à cette époque aussi. C'est un moteur de la marque Ydral, un 225 cm3 similaire à celui d'une moto. Pas un foudre de guerre, juste une voiture pour se déplacer, à l'abri, autre que le vélo ou la moto. C'était celle des ouvriers sans trop de moyens car elle n'était pas très chère. La voiture des amoureux aussi !"
La Rolux a tout d'une grande. Ses grands yeux ronds à l'avant lui donnent une allure de voiture de dessin animé. Sa couleur beige est rehaussée par sa capote et ses jantes rouges... elle a vraiment belle allure. "Je suis assez sentimental, reprend Didier Carayon. J'aime les voitures sympathiques, avec du cachet". La Rolux de 1951 enrichit les rangs du musée de l'automobile de Reims depuis mi-février. En parfait état, elle a pu être exposée et admirée immédiatement à son arrivée. Reste à savoir si elle roule. "Elle n'a pas encore passé le contrôle technique, précise Didier Carayon, mais je ne suis pas inquiet".
En 2024, nos acquisitions se montent à 100 000 euros et nous faisons 35 000 visiteurs par an.
Didier Carayon, président de l'association du musée de l'automobile
Lors de cette vente aux enchères de janvier, le musée de l'automobile de Reims a également acheté un autre véhicule, le premier du genre. "C'est un triporteur de 1962, fabriqué à Paris par l'usine Juery, reprend Didier Carayon. Il appartenait au même collectionneur que la Rolux. C'est un petit secteur dans ce musée représenté par des véhicules à connotation utilitaire. Ce triporteur a sûrement tourné au centre de Paris pour livrer des légumes et des fleurs. C'est le genre de véhicule atypique que vous ne retrouverez pas partout"
1985-2025
La Rolux et le triporteur ne seront pas les seules acquisitions de l'année. Trois autres voitures ont d’ores et déjà été achetées, "des plus conventionnelles", rajoute le responsable du musée. Et deux autres encore permettront de réaliser une mise en scène avec un autre véhicule déjà sur place. À découvrir sous peu.
Ces locaux n'étaient qu'une coquille vide et il a fallu reconstituer cette collection. Aujourd'hui, c'est une satisfaction personnelle, c'est aussi ma vie.
Didier Carayon, président de l'association du musée automobile de Reims
Le 9 mars prochain, dans la cour du musée de Reims, une autre vente aux enchères de véhicules de collection aura lieu. "Avec des collectionneurs de toute la France qui veulent se séparer de tout ou partie de leurs véhicules", dit encore Didier Carayon. De quoi sans doute encore se laisser tenter par de belles mécaniques. "En 2024, nos acquisitions se montent à 100 000 euros". Preuve aussi que l'association qui gère le musée se porte bien. "Nous avons deux salariés dont une à plein temps pour l'accueil et une autre personne pour l'entretien des véhicules dans le musée. Nous faisons 35 000 visiteurs par an". Didier Carayon, à la tête de la structure depuis 28 ans, est fier de voir ce musée se développer chaque année. "Et si nous sommes les locataires de la ville de Reims car les locaux leur appartiennent, nous ne touchons aucune subvention et j'y tiens."
Le musée va feter va souffler ses 40 bougies
Le musée propose aussi une exposition de bouchons de radiateur ancien. Véritables statuettes en bronze ou en régule appelées aussi mascottes automobiles. Elles étaient vissées sur les radiateurs des voitures anciennes. Elles sont aujourd'hui, pour certaines, de véritables œuvres d'art et datent des années 20-30. Issus d'une collection régionale privée, ces bouchons sont visibles le temps de quelques semaines, jusqu'à la fin du printemps.
Le 29 juin prochain, le musée de l'automobile de Reims fêtera ses 40 ans. Dans la cour, collectionneurs et amoureux de voitures anciennes viendront honorer ce que Philippe Charbonneaux avait initié avec sa collection personnelle. "Après sa mort, ces locaux n'étaient qu'une coquille vide et il a fallu reconstituer cette collection. Aujourd'hui, c'est une satisfaction personnelle, c'est aussi ma vie".