L'ancien président de la République, François Hollande, a passé sa journée dans l'agglomération nancéienne ce lundi 24 février 2025. Invité de Sciences Po Nancy pour une rencontre avec les étudiants, il s'est notamment exprimé sur le résultat des élections législatives en Allemagne et le revirement de Trump sur la responsabilité de l’Ukraine dans la guerre.
Journée très nancéienne ce lundi 24 février 2025 pour l'ex-chef de l'État, François Hollande. L'ancien président était notamment invité par Sciences Po Nancy et d'autres formations universitaires pour débattre de l'avenir de la relation franco-allemande et de l'Union européenne au lendemain des élections législatives allemande du dimanche 23 février, remportée par les conservateurs allemands et où le parti d'extrême droite AfD (Alternative pour l'Allemagne) a doublé son score des dernières élections de 2021, remportant 20,8% des voix au niveau national et plus de 10 millions de votes.
"C'est un phénomène qui s'est diffusé dans toute l'Europe y compris en Allemagne, là où il y avait des souvenirs particulièrement douloureux de ce qu'était l'extrême droite" a commenté François Hollande, au micro de France 3 Lorraine, "ce qui va être déterminant, c'est de voir si le futur chancelier, M. Friedrich Merz, est capable de faire une alliance avec les sociaux-démocrates pour que l'Allemagne puisse parler fortement avec la France. Il y a une parole très importante prononcée, c'est l'indépendance. C'est la première fois qu'un dirigeant allemand parle ainsi par rapport aux États-Unis et donc du lien qui doit unir l'Allemagne et la France. Cette union doit permettre à l'Europe de se trouver dans la bonne direction et renforcée dans son autorité. Il faut que la France et l'Allemagne se parlent et parlent d'une seule voix".
Dans la visée de Donald Trump, il vaut mieux discuter avec les dictateurs qu'avec les démocraties. Il faut donc renforcer l'Europe pour qu'elle soit respectée
François Hollande
À l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine, en plein revirement américain avec les États-Unis de Donald Trump négociant directement avec la Russie et se montrant très critique à l'égard du président ukrainien en lui faisant porter faussement la responsabilité de l'invasion, François Hollande a déclaré "qu'il faut être lucide sur ce qui se produit, c’est-à-dire la rupture d'un lien entre les États-Unis et l'Europe. Donald Trump a préféré discuter avec notre ennemi, Vladimir Poutine, qui a décidé d'envahir l'Ukraine, plutôt que de considérer que l'Europe était son allié. Elle ne l'est sans doute plus. Dans la visée de Donald Trump, il vaut mieux discuter avec les dictateurs qu'avec les démocraties. Il faut donc renforcer l'Europe pour qu'elle soit respectée".
L’ex-chef de l’État a achevé son séjour nancéien par une séance de dédicaces de son dernier ouvrage Le défi de gouverner, au Hall du Livre.