Ce mercredi 11 juin, le transfèrement du narcotrafiquant, Mohamed Amra, poursuivi pour meurtres en bande organisée en récidive, s'est déroulé sans accroc, de la prison de Condé-sur-Sarthe au Tribunal de Paris, sous très haute-sécurité.
7h03 ce mercredi matin, un hélicoptère se pose devant la prison de Condé-sur-Sarthe, où est incarcéré Mohamed Amra depuis le 26 février 2025. Autour tout est calme. Seuls quelques journalistes sont présents.
Trente minute plus tard, l'hélicoptère redécolle. Direction Paris, avec la confirmation que Mohamed Amra est bien à son bord. Il est sous escorte Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), unité d'élite spécialisée dans la gestion de crises et les missions dangereuses.
A bord, Mohamed Amra est muni d'un casque antibruit et d'une cagoule "pour l'empêcher de mémoriser le trajet", aurait précisé une source proche du dossier, selon l'AFP.
L'hélicoptère aterri quelques minutes plus tard à la base aérienne de Vélizy-Villacoublay dans les Yvelines et Mohamed Amra est ensuite conduit au tribunal de Paris dans le 17ème arrondissement. D'après l'AFP, il est arrivé vers 9H30, rue des Batignolles, escorté par un convoi de quatre véhicules et deux motards et surveillé tout le long du parcours par un hélicoptère.
C'est la première audition du narcotrafiquant depuis son évasion devant les juges de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco). Son interrogatoire devrait évoquer ses conditions de détention, et "permettre de poser de premières questions sur la préparation de son évasion, sur le jour J de l'opération puis sur sa longue cavale", selon les propos d'une source proche du dossier recueillis par l'AFP.
Son audition devrait durer toute la journée, avant que le détenu ne soit rappatrié à la prison de Condé-sur-Sarthe.
Pour rappel, il est poursuivi pour meurtre en bande organisée en récidive. Son évasion en mai 2024 a coûté la vie à deux agents pénitentiaires chargés de son transfèrement.
Mohamed Amra : le détenu le plus surveillé de France
Le 26 février 2025, c'est au milieu de la nuit que Mohamed Amra est amené à la prison de Condé-sur-Sarthe. Il est immédiatement conduit dans le quartier de haute-sécurité de l'établissement. Accompagnée de Christophe Blanchet, député du Calvados, une de nos équipes de reportage a pu pénétrer dans l'établissement.
Dans les couloirs, une porte ne peut s'ouvrir que si la précédente a été refermée. Et les quartiers sont cloisonnés pour éviter que les détenus les plus sensibles ne se cotoyent.
Des caméras et quatre miradors surveillent 24h sur 24 l'établissement, sous l'oeil attentif d'agents armés. Le paysage dégagé autour permet de voir arriver les visiteurs au loin. Et pour ne rien laisser au hasard, toute la partie de détention en extérieure est couverte par des filins anti-hélicoptère pour éviter à un aéronef de se poser.
Cette prison, inaugurée en 2013, a été construite pour accueillir les détenus les plus dangereux du territoire. Gérald Darmanin l'a d'ailleurs choisie avec celle de Vendin-le-Viel (Nord-Pas-de-Calais) pour recevoir les 100 plus gros narcotrafiquants de France.
Mohamed Amra est le premier des grands narcotrafiquant à être détenu ici. L'établissement s'apprête à en recevoir d'autres dès l'été prochain.