Ce lundi matin, les élèves de primaire ont passé leur première matinée avec un masque, nouvelle mesure mise en place à l'occasion de ce confinement acte 2. Le syndicat majoritaire enseignant regrette que le temps passé depuis le printemps n'ait pas été mis à profit pour organiser mieux les classes.
Une demi-heure de mise en route et l'école a repris son cours ce lundi matin à Bordeaux, à l'Assomption Sainte-Clotilde. Le port du masque dès 6 ans, désormais obligatoire contrairement à la période d'avant les vacances, semble bien accepté par les parents comme par les enfants. En tous cas au sein de cet établissement.
"On en avait déjà à la maison, on lui a dit tu le mets à l'école, c'est tout." explique cette maman devant l'entrée.
Les enseignants ont travaillé tout le week-end pour préparer cette rentrée si peu ordinaire avec une nouvelle pression pour les règles sanitaires et pour les enseignants comme Véronique Pawlak, professeure dans cet établissement .
J'en ai pas dormi de la nuit. J'ai l'impression de revivre le mois de mai avec tout remettre en place, travailler le week-end, ce qu'on ne pourra pas enseigner comme on enseigne d'habitude ... avec les attentes et les angoisses des parents.
Dans la classe, on nettoie la table, ensuite on se lave les mains. Et on porte le masque donc. "C'est pratique pour stopper le Covid et en plus ça nous porte chaud et après on ne nous entend presque plus..." note Chloé, élève de CM2. "Au lieu d'être confiné, c'est mieux d'être à l'école avec des règles." pour Lou, élève dans la même classe.
Une adaptation en accéléré
Une rentrée avec des regrets pour Samantha Fitte, représentante du SNUIPP Gironde, le syndicat majoritaire chez les enseignants du premier degré avec un temps insuffisant pour la préparer. "De la colère aussi, on a un peu l'impression d'être méprisés par ces changements incessants."
L'enseignante regrette que le temps de répit depuis la vague du printemps n'ait pas été utilisé pour mettre en oeuvre des dispositifs avec les mairies comme la mise en place de points d'eau ou des sanitaires mieux équipés. "Et avec le ministère, on aurait pu suivre l'exemple de pays européens et recruter des effectifs pour alléger les classes et respecter la distance physique. À 25 à 35 élèves par classe, c'est impossible d'être à plus d'un mètre constamment."
A voir aussi si le port du masque obligatoire dès le primaire va être possible sur la durée.
Ecoutez la réaction de Samantha Fitte dans notre édition de 12H, elle est interviewée par Marie-Pierre d'Abrigeon >