"22 vice-présidents pour l'Université, est-ce bien raisonnable ?" Les départements STAPS et informatique réclament des postes d'enseignants

Après son élection en janvier 2025, le nouveau président de l'université de Limoges, Vincent Jolivet a mis en place l'ensemble de son équipe. Mais la désignation de 22 vice-présidents au lieu de 13 auparavant, fait grincer des dents, au moment où le contexte budgétaire et les nouvelles priorités privent d'enseignants certains départements.

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Depuis son élection en janvier dernier, Vincent Jolivet a connu une forme d'état de grâce à la tête de l'université de Limoges. Mais les choix opérés ces dernières semaines, dans le cadre de la campagne d'emplois pour la rentrée prochaine, ont agité les esprits.

Le syndicat Sup'Recherche-UNSA vient de diffuser un communiqué très critique envers la nouvelle présidence. Il dénonce "l'augmentation très significative du nombre de vice-présidents : vingt-deux au total, est-ce bien raisonnable ?".

Dans la précédente équipe, présidée par Isabelle Klock-Fontanille, il n'y avait que treize vice-présidents.

Le syndicat d'enseignants-chercheurs pointe la désignation de "deux VP pour l'international, deux VP pour le numérique, trois VP pour la recherche" et il souligne "que cela va coûter de l'argent, avec aussi la prise en charge des responsables et nombreux chargés de missions et de leurs équipes".

Ces vice-présidents, qui figurent dans le nouvel organigramme de l'université, reçoivent des primes et sont aussi déchargés d'une partie de leurs heures d'enseignements, sans être remplacés, ce qui augmente la charge des autres enseignants de leur département.

Sollicité sur le sujet, le président de l'Université de Limoges nous a répondu par écrit qu'il préférait ne pas s'exprimer à ce propos. "Il deviendrait très certainement polémique car peu compréhensible", nous a-t-il précisé, préférant mettre en avant les chantiers engagés depuis sa prise de fonction : "transformation numérique, stratégie immobilière portant sur cinq sites et près de 180 000 m², démarche de développement durable et de responsabilité sociétale, actions renforcées contre la précarité étudiante, développement des équipements sportifs et de la pratique sportive comme facteurs de bien-être et de réussite ou encore nécessitée de répondre aux appels à projets structurants au regard des résultats obtenus au cours des années précédentes, souvent infructueux".

Le département Informatique en crise

De son côté, le département Informatique de la Faculté des Sciences et Techniques alerte sur une situation devenue "intenable". "Sans aucun poste depuis deux ans et suite à plusieurs départs non remplacés, notre département est passé de 16 enseignants-chercheurs permanents en 2020 à seulement 13 aujourd’hui et ce, malgré une augmentation de nos effectifs étudiants", souligne l'équipe enseignante. Elle dénonce la surcharge de travail occasionnée "qui affecte lourdement la santé des personnels", car "le nombre d'enseignants ne permet d'assurer que 35% des heures de l'offre de formation et de nombreux enseignants-chercheurs sont contraints d'effectuer des doubles services".

Le directeur du département Emmanuel Conchon vient d'ailleurs de saisir la présidence. Dans un communiqué de presse, il lance "un cri d'alarme, et alerte sur le risque de fermeture de sa Licence, ce qui condamnerait les bacheliers de l'académie à quitter Limoges pour se former". Il précise que "le département informatique porte une licence et deux parcours de master très attractifs avec près de 300 étudiants".

C’est un gâchis d’autant plus incompréhensible que nos formations sont actuellement très attractives et offrent d’excellentes perspectives professionnelles dans un secteur en tension.

Emmanuel Conchon

directeur du département informatique de la faculté des Sciences et Techniques de l'université de Limoges

Depuis la rentrée universitaire de septembre, seul un groupe de Travaux Dirigés (TD) sur deux et deux groupes de Travaux Pratiques (TP) sur trois sont ouverts en Licence, "avec des groupes qui montent régulièrement à 60 étudiants alors que la norme de la Faculté des Sciences est de 36 élèves". Et il n'y a qu'un groupe de TP sur deux en Master.

Une situation qui pourrait encore s'aggraver au second semestre, et pour l'année universitaire à venir. "Il n’est pas certain que la rentrée puisse être assurée pour les étudiants de première année de Licence en 2026-2027", affirme Emmanuel Cochon, qui demande "des mesures urgentes" à la présidence.

Nous mettons tout en œuvre pour alléger les charges pesant sur nos collègues.

Vincent Jolivet

Président de l'Université de Limoges

Conscient de ces difficultés, Vincent Jolivet avance "des choix difficiles pour corriger les fragilités accumulées au fil des années". Il rappelle que l’université compte aujourd’hui 1 880 collaborateurs et se veut rassurant : "Le département d’informatique traverse une période délicate ; nous en avons parfaitement conscience et mettons tout en œuvre pour alléger les charges pesant sur nos collègues", affirme-t-il.

Colère aussi au département STAPS

Le département STAPS connaît les mêmes difficultés que le département informatique, et a également saisi la présidence. Il n'a obtenu qu'un seul poste d'enseignant-chercheur dans le cadre de la campagne d'emploi, alors qu'il en demandait trois.

Selon nos informations, ce département qui connaît une très forte demande des bacheliers via Parcoursup, souhaiterait réduire sa capacité d'accueil à la rentrée prochaine "d'environ 25 places" .

Faute de personnels suffisants pour assurer la surveillance des examens, le département STAPS de Limoges prévient que "certaines épreuves d'examen pourraient être annulées, en dernier recours".

Pour ce département, une rencontre avec la présidence de l'université est prévue le 9 décembre.

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