Quand la succession devient une enquête de détective : il fait appel à un chasseur d'héritiers pour retrouver sa famille

Les généalogistes successoraux sont mandatés pour retrouver les héritiers d’un défunt, en remontant leur généalogie à partir d’actes d’état civil, de recensements et parfois même d’archives notariales. Le Creusois Michel Dupont a eu recours à l'un d'eux après le décès de sa cousine.

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Ce sont les Sherlock Holmes des histoires de famille. Les généalogistes successoraux ont pour mission de retrouver les héritiers d'un défunt, en retraçant sa généalogie, parfois jusqu'au sixième degré. Ce métier, encore méconnu et exercé par moins de 1 000 personnes en France, s'avère déterminant pour gérer les droits de succession les plus complexes. Michel Dupont en sait quelque chose : sur conseil de son notaire, il a fait appel à l'un d'eux récemment.

Tout a commencé lorsque le tuteur de sa cousine le contacte pour l'informer du décès de cette dernière, et pour lui demander de se mettre en relation avec un notaire. L'ancien journaliste, aujourd'hui à la retraite, s'est exécuté. Son notaire est facilement parvenu à dresser l'arbre généalogique du côté maternel, seuls Michel Dupont et l'un de ses cousins étant encore en vie. Mais il n'a presque rien trouvé côté paternel.

L'état civil du défunt, son livret de famille ou celui des parents servent de premières pistes pour l'enquête. © Julien Privat - France Télévisions

Une obligation légale

Pour remonter la piste des liens familiaux oubliés de la branche paternelle, Michel Dupont a donc fait appel à un généalogiste. Une obligation légale pour qu'aucun héritier ne soit lésé. "C'est un peu la loterie, car on ne sait pas combien il y aura de co-héritiers, ni quelle est la somme qui est en jeu pour cet héritage", expose le Creusois.

Il faut les compétences d'un généalogiste pour retrouver les filiations et pour démêler tout ça.

Michel Dupont

Pour cette fois, le détective des registres sollicité sera Remy Farwerck, généalogiste pour l'Étude Moyne & associés. Son enquête a débuté par un échange d'informations avec le notaire qui l'a mandaté après avoir préalablement défriché le terrain. "Le notaire nous fournit ce qu'il a en sa possession, en général l'état civil du défunt, quelques fois son livret de famille ou celui de ses parents, et ensuite, on complète par d'autres documents pour être sûr de n'oublier personne", décrypte le chercheur de profession.

Remy Farweck décortique les archives pour remonter la piste des ayants droit, parfois jusqu’aux arrière-grands-parents. © Julien Privat - France Télévisions

Pour mettre la main sur ces documents supplémentaires, les généalogistes se déplacent dans les archives, les mairies, les palais de justice ou encore les centres des impôts. Il décortique tout ce qu'il trouve avec patience et méthode, remontant la piste des ayants droit, parfois jusqu’aux arrière-grands-parents.

Une particularité en Limousin

Le chasseur d'héritier se heurte alors à de nombreux écueils, lorsque les familles se disloquent, vivent à différents endroits, ou, le cas le plus épineux, lorsqu'il existe des enfants cachés ou adultérins, avec en toile de fond, "la guerre, souvent", nous explique Remy Farwerck, qui regorge d'anecdotes.

Nous avons, par exemple, affaire à des enfants qui peuvent être nés du père et de la mère officiellement. Mais on sait que le père était en prison en Allemagne et que ce n'est donc pas lui, le père.

Remy Farwerck

Généalogiste

Remy Farwerck s'est également confronté à une singularité régionale lorsqu'il a effectué ses premières enquêtes dans le Limousin : "De nombreux frères et sœurs ont le même prénom, ce qu'on ne retrouve pas dans les autres régions. J'ai été un peu surpris", sourit-il.

24 co-héritiers identifiés

De ce travail fastidieux, Michel Dupont espère en apprendre plus sur sa famille. Ce n'est pas la première fois qu'il se retrouve dans cette situation. En 2007 déjà, il avait eu recours à un généalogiste dans une affaire qui se sera étirée pendant sept ans. Résultats : 24 co-héritiers avaient été identifiés.

Les archives départementales représentent une mine d'or pour les généalogistes. © Julien Privat - France Télévisions

Dans les travées du magasin des archives départementales de la Haute-Vienne, les registres de l'administration fiscale représentent un véritable trésor pour les généalogistes. Les enregistrements recensés permettent de classifier les successions et donc de retrouver les héritiers. "On a énormément de sources, notamment l'état civil, qui est le plus connu, mais aussi les recensements de population et les recensements militaires qui sont une source très riche, car on a tout un parcours de vie qui est décrit", détaille Michel Sarter, directeur des archives départementales de la Haute-Vienne.

Sans oublier les deux kilomètres linéaires d'actes notariés. Au total, six millions de pages sont numérisés aux archives départementales et accessibles par tous sur internet.

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