Ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer les incivilités dont ils font l'objet, à l'image du maire de Saint-Brévin, en Loire-Atlantique, dont le domicile a été incendié. Ses homologues de Veyrac et de Solignac en Haute-Vienne témoignent d'une situation similaire.
Tags, agression, insultes
Alexandre Portheault, le maire de Solignac est sur tous les fronts. Il exerce actuellement son premier mandat dans cette commune de 1600 habitants. Lui et son équipe ont subi de nombreuses incivilités : des tags insultants sur la maison du premier adjoint, en charge des finances, des agressions sur les agents de la mairie… L’élu a même déjà dû s’interposer en personne : "Je suis intervenu deux fois pour la calmer. Et la troisième fois, cette personne s’est mise à deux centimètres de mon visage en m’agressant verbalement. C’est lourd à gérer pour moi, pour la famille, les équipes, les agents… Ce n’est pas évident", raconte-t-il.
La situation est telle que les secrétaires se sentent en insécurité et refusent de rester seules en mairie et demandent la présence d’un maire ou d’un adjoint.
Une tribune pour dénoncer
À Veyrac, comme à Solignac les élus sont en première ligne : conflits de voisinage, dépôts d’ordures sauvages, dégradations, harcèlement sur les réseaux sociaux… Ils vivent tous les mêmes tensions au quotidien.
On finit par se dire que c’est normal. On est tombés dans une espèce d’habitude. Le maire est là pour être le réceptacle des défouloirs. Malgré tout, il y a des comportements aujourd’hui inadmissibles qui doivent s’arrêter, sinon on n’arrivera jamais à vivre les uns avec les autres.
Jean-Yves Rigout, maire de VeyracFrance 3 Limousin
Ce dernier a exprimé son ras-le-bol dans une tribune publiée vendredi 12 mai dernier.
Des démissions nombreuses
Les maires se sentent abandonnés par l’État. "C’est inquiétant pour notre démocratie, c’est inquiétant parce que je ne sais pas en 2026 combien de communes n’auront pas de maires. C'est un risque et c'est un risque majeur", souligne le maire de Veyrac.
Épuisés par la fonction, déjà 1300 maires ont démissionné dans toute la France depuis les élections en 2020 et une quinzaine pour le seul département de la Creuse.
