La Maison des Lézards à Nîmes, un lieu de vie pour mineurs placés par l'Aide sociale à l'enfance, est fermée depuis août 2024. Le foyer accueillait une petite dizaine de jeunes âgés de 6 à 18 ans. Un rapport des services sociaux du Conseil départemental du Gard pointe du doigt des manquements dans le suivi des enfants qui auraient notamment subi des violences physiques et psychologiques.
La direction de la Maison des Lézards, soutenue par l'équipe éducative et certains anciens mineurs accueillis par la structure, dénonce une enquête partiale.
Elle s'élève contre les conclusions du rapport, parle d'allégations infondées et regrette profondément la fermeture définitive de cette maison d'accueil confirmée par le Conseil départemental du Gard.
Que s'est-il réellement passé à la maison des Lézards ?
Dans un rapport d'enquête accablant, les services du Conseil départemental du Gard pointent une impressionnante liste de dysfonctionnements au sein de ce lieu de vie pour enfants placés.
Négligences administratives, non-respect des droits parentaux mais surtout des violences physiques ou psychologiques exercées contre des mineurs.
Mis en cause, le directeur de la maison dénonce un rapport rédigé uniquement à charge.
S'il y avait eu de la violence réelle, comme cela est indiqué, les enfants l'auraient dit, ils savent s'exprimer. Là, on tient compte des propos d'enfants qui se seraient plaint. Pourquoi pas. Mais alors, il faut écouter tous les enfants.
Jean-Yves Marquès, directeur de "La maison des Lézards" à Nîmes
Employés et anciens enfants placés veulent témoigner !
Pour preuve de sa bonne foi, le directeur a demandé à des membres de son équipe et à d'anciennes pensionnaires de venir témoigner.
"On a eu des sanctions comme tous les enfants qui n'écoutent pas. Mais cela a toujours été justifié. Pour ma part, en 4 ans ici, il n'y a jamais eu de maltraitance" affirme Cassandre, une ancienne enfant placée.
Éléonore ajoute : "J'ai eu beaucoup de chance de tomber sur des éducateurs aussi merveilleux, et sur le directeur. Ils m'ont aidé et accompagné dans la vie à un moment où j'étais perdu".
Pour les éducateurs, comme pour les anciens enfants placés, la fermeture de la maison serait un immense gâchis.
On n'a jamais eu l'occasion de s'exprimer. On peut être accusé mais on doit avoir un droit de réponse pour s'expliquer. Mais jamais ils ne nous ont convié à une réunion ou quoi que se soit.
Mamoudou Guirassy, moniteur-éducateur à la Maison des Lézards jusqu'en août 2024
"On peut faire du bon travail mais parce qu'il y a des personnes jalouses, qui ont un ego, qui se protègent entre elles, on arrête un outil qui fonctionnait. Oui, je suis amer", se désole le directeur.
Dans un communiqué de presse, le Conseil départemental du Gard confirme la fermeture définitive de La Maison des Lézards "dans l'intérêt supérieur des enfants".
Une décision que la Maison a décidé de contester y compris en déposant un recours devant le tribunal administratif de Nîmes.