"ll faut être maître de notre propre destin" : un répit mais pas la fin des inquiétudes pour la survie de ces traditions

Après le désengagement de Groupama, une nouvelle assurance va prendre la relève pour les manadiers, qui restent toujours inquiets quant à l'avenir de leur métier.

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L'avenir des manadiers et celui des traditions taurines restent incertains. Entre le désengagement de Groupama, assureur historique des éleveurs de chevaux et de taureaux Camargue, et l'épizootie de dermatose nodulaire contagieuse qui a mis un coup d'arrêt aux festivités de l'automne dans les villages du Gard et de l'Hérault, les professionnels ne savent plus trop à quel saint se vouer pour pouvoir continuer à vivre de leur métier passion.

Pourtant, une bonne nouvelle vient d'éclaircir un peu ce ciel menaçant : l’arrivée d’un nouveau groupe d'assurance pour remplacer Groupama, qui, face à la multiplication des accidents, a décidé de résilier au 1er janvier 2026, la garantie de responsabilité civile des manadiers pour les accidents, blessures, ou dégâts matériels survenant durant les jeux taurins.

Sans assurance, pas de fête votive

Une nouvelle bien accueillie dans le milieu mais sans pour autant rassurer à 100% certains manadiers, comme Céline Vignaud, agricultrice, propriétaire d'une manade dans les Bouches-du-Rhône et qui fait pâturer ses taureaux à Bellegarde dans le Gard, entre autres.

"Aujourd’hui ,notre partenaire historique fait demi-tour, on n'est pas à l’abri que demain, ce soit les autres. Cette nouvelle compagnie qui est prête à nous suivre le fera dans de bonnes conditions, je l'espère, mais c'est facile de s'engager, mais aussi de se désengager. ll faut être maître de notre propre destin. À nous de nous réinventer pour trouver la stabilité", explique cette agricultrice du haut de son cheval.

En attendant, pour les manades, l'équation est simple : sans assurance, pas de fêtes votives ni de jeux taurins.

Pétition citoyenne pour inverser les responsabilités

Une autre piste est avancée pour sécuriser les organisateurs de courses camarguaises : inverser les responsabilités. Actuellement, selon la loi, ce sont les propriétaires des animaux qui sont responsables des accidents causés par leurs bêtes, que ce soit des chiens ou des taureaux.

Dans le Gard, le maire d'Aubord, André Brundu, vient de lancer une pétition intitulée "sauvons nos traditions camarguaises". Elle demande que la loi change et reconnaisse les comportements dangereux des spectateurs lors des manifestations taurines.

"Les organisateurs et les manadiers sont aujourd’hui tenus responsables de plein droit du moindre incident, même lorsque certains spectateurs se mettent volontairement en danger. Cette situation, juridiquement injuste, a conduit les compagnies d’assurances à se retirer du marché, rendant impossible la couverture des événements et menaçant la survie même de nos abrivados, bandidos et courses camarguaises", peut-on lire sur le résumé de cette pétition mise en ligne vendredi 14 novembre et qui a déjà recueilli près de 2400 signatures.

Nous estimons qu'il y a une incohérence de la loi , les gens se mettent en danger sur les parcours de leur propre gré et quand il y a un accident, c'est parce qu'ils n'ont pas respecté les règles de sécurité. C'est comme une course de voitures, si on se met sur la route, on va se faire écraser. On ne veut pas changer la loi dans le fond, mais on veut une spécificité pour nos traditions.

André Brundu, maire d'Aubord (Gard)

Cette pétition sera bientôt jointe à un courrier cosigné par les maires du Gard, de l‘Hérault, du Vaucluse et Bouches-du-Rhône adressés, pour la première fois, au Garde des Sceaux.

Si cet argumentaire est retenu, l'actuel garde des Sceaux, Gérald Darmanin, pourrait alors saisir le parlement. Une démarche qui risque de prendre pas mal de temps.

Actuellement, la moitié des 150 manades françaises, implantées dans le Gard, l'Hérault et les Bouches-du-Rhône, est encore assurée par Groupama Méditerranée.

Ecrit avec Alexandre Rozga.

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