Avec plus de 56.000 abonnés en un an, le compte "Oh là là Toulouse", qui vulgarise l'histoire du patrimoine, prend de l'ampleur sur Instagram. Laurent Moussinac, fondateur du média, a été agréablement surpris par ce succès et souhaiterait s'entourer à l'avenir.
L'histoire a commencé sur Instagram en mars 2024. Un compte, appelé "Oh là là Toulouse" publie des vidéos courtes, alternant micros-trottoirs et explications sur l'histoire de bâtiments de la Ville Rose.
"Une chapelle Sixtine en plein cœur de Toulouse ?", "Une rue neuve pas si neuve que ça", "Un tournage top secret aux Jacobins ?"... Sur fond rose, les questions portent toutes sur le même thème : le patrimoine toulousain.
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Le concept plaît, les abonnés s'accumulent. Aujourd'hui, le média, qui est aussi un site web, est suivi par plus de 56.000 personnes. Un "engouement surprenant" mais qui fait plaisir à son fondateur, Laurent Moussinac.
Né à Montaudran, un quartier "à l'histoire industrielle forte liée à l'aéronautique et l'aérospatiale", précise-t-il. Il a toujours vécu dans la Ville rose. "Oh là là Toulouse", c'est le mélange entre son métier, vidéaste, et sa passion, le patrimoine.
Vulgariser et transmettre la connaissance sur le patrimoine
"Gamin, j'ai fait une visite de la ville avec l'école et j'ai été frappé par son immensité. Elle est aussi grande dans le temps", se souvient-il. Alors qu'il réalise des productions audiovisuelles pour des institutions, à 34 ans, Laurent Moussinac a une idée : pourquoi ne pas se servir de ses compétences pour "raconter et vulgariser l'histoire du patrimoine toulousain au plus grand nombre" ? Alors, après des mois de préparation et des vidéos en réserve, le passionné lance son compte sur le réseau social.
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Laurent Moussinac ne se décrit pas comme un spécialiste du patrimoine, il "se sentira toujours amateur". "Je ne suis pas le sachant. Je suis un professionnel du tendage de micro", plaisante-t-il. Ce qu'il aime, c'est partager, intéresser les personnes aux monuments et bâtiments qui les entourent.
Je prends plus de plaisir à filmer le Couvent des Jacobins que des bureaux.
Laurent MoussinacVidéaste et créateur du média "Oh là là Toulouse"
Il se nourrit des retours qu'il reçoit, que ce soit de personnes qui déménagent dans la ville ou d'autres qui y habitent depuis toujours. "Je me dis, c'est incroyable ! J'ai changé quelque chose dans la vie de cette personne qui a fait un détour dans sa journée pour observer du patrimoine, raconte-t-il avec enthousiasme. Et le mieux c'est quand elle y va avec un ami car je lui ai transmis une information et elle la transmet à quelqu'un d'autre."
Objectif : développer les partenariats
Les anecdotes de ses vidéos, il les trouve partout : dans des livres, sur internet, en discutant avec des personnes. Maintenant, il est même sollicité par des acteurs du patrimoine, comme la Direction des musées et des monuments de Toulouse ou la Métropole, pour réaliser des vidéos. Des partenariats qui ne lui permettent pas encore d'en faire son activité à temps plein.
"Mes vidéos fonctionnent mieux sur Instagram, qui n'est pas une plateforme qui rémunère en nombre de vues, explique-t-il. Pour gagner sa vie comme ça, il faudrait que des millions de personnes regardent mon contenu. Moi avec mon sujet, ce n'est pas possible car, même si tous les habitants de Toulouse regardaient deux fois mes vidéos, ça ne marcherait pas."
Au bout d'un an et demi à tenir seul "Oh là là Toulouse", la "solitude lui pèse un peu". "Avant de me lancer j'avais créé du contenu en avance, maintenant c'est une course contre le temps qui est épuisante. J'aimerais bien être entouré d'autres personnes à l'avenir, si les conditions économiques le permettent."
Et peut-être que cette activité prendra le pas sur l'autre, car même s'il aime son premier métier, il le concède : "Je prends plus de plaisir à filmer le Couvent des Jacobins que des bureaux."