Tous les glaciers des Pyrénées seront rayés de la carte d'ici 2050. Cette année 2025 a été décrétée année internationale de la préservation des glaciers. Et c'est dans ce cadre qu'un hommage a été rendu ce dimanche 14 septembre au glacier de Boum, disparu en 2023.
Beaucoup d'émotion et de souvenirs ce dimanche 14 septembre au sommet du Glacier de Boum dans le Luchonnais en Haute-Garonne. Un Hommage festif a été rendu à ce glacier disparu en 2023, au lendemain de la canicule.
"L'humilité s'impose"
Ils sont remontés au sommet à plus de 2800 mètres, où désormais plus aucune glace ne subsiste. Les membres de l'association Moraine, en collaboration avec le Luchon Haute-Montagne et en présence de la créatrice de Cimes Blanches, ont tenu à rendre hommage au glacier du Boum, disparu en 2023.
Un texte solennel a été lu au sommet : "Peut-être n'avions-nous pas suffisamment considéré ton existence", déclame, ému, l'orateur, André Pradel, de Luchon Haute-Montagne. "Simples mortels, nous assistons à ta disparition, alors que toi, glacier du Boum, tu as vécu des milliers d'années. C'est vertigineux, l'humilité s'impose".
Victime d'un été caniculaire
Le compte à rebours est lancé pour les glaciers des Pyrénées, voués à disparaître d’ici 2050. Mais dans la vallée du Luchonnais, le Boum a été rayé de la liste de l’inventaire des glaciers Pyrénées dès 2023, victime d'un été caniculaire et d'une fonte des neiges record : "La superficie des neuf glaciers des Pyrénées françaises étudiés par les scientifiques a fondu de moitié en vingt ans", souligne Pierre René, de l'association Moraine.
"Sur les 450 hectares recensés en 1850, il n'en restait plus que 56 en 2023", explique le glaciologue. "On comptait une centaine de glaciers dans les Pyrénées en 1850. Aujourd'hui il n'en reste que 9 et on en perd en moyenne un tous les ans". Et l'augmentation, plus rapide que prévu, des températures, aggrave la situation.
Quand le glacier vivait encore
"Devant nous descendait une mer de glace, c'était le glacier du Boum !" a écrit un des tout premiers pyrénéistes en 1877", dont les textes ont été repris lors de l'hommage de ce samedi. Comme un appel à préserver ce patrimoine en déclin, devenu de plus en plus en fragile au fil des ans. Des 38 hectares à la fin du 19ème siècle, il ne reste que des roches.
C'est pourquoi les associations viennent régulièrement nettoyer le site. Ceux qui ont connu le Boum dans les années 70, lors de stages de ski d'été sur le glacier sont également venus témoigner. Des musiciens ont aussi bravé l'altitude pour offrir à ces visiteurs d'un jour un concert à 2800m.
Sur les pentes du glacier, une autre vie apparaît, depuis peu. Tu as disparu sans bruit, mais tu nous laisses un écho et ce boum-là nous ferions bien de l’entendre", affirment les défenseurs du glacier "Ta disparition a libéré des terrains et des écosystèmes réapparaissent peuplés de petites bêtes et de plantes pionnières. Saurons-nous préserver ces nouvelles formes de vie ?"