"C'est irrespectueux" : pourquoi le procès des militants d'extrême droite Patria Albiges a été reporté

C'était un procès attendu à Albi (Tarn). Placés depuis trois mois en contrôle judiciaire, trois militants du groupuscule identitaire d'extrême droite Patria Albiges devaient comparaître mardi 26 septembre. Oui... mais non. L'audience a été reportée à la fin de l'année pour un défaut de procédure. On vous explique.

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L'audience aura été expéditive. En fait, elle n'aura même pas eu le temps de s'ouvrir. Aussitôt les différentes parties et les médias installés, la procureure de la République, Stéphanie Bazart, a demandé le renvoi de l'audience de Clément Cabrolier et ses deux compères de Patria Albigès. 

La raison ? La défense n'a déposé ses conclusions écrites que la veille à 18h45. Un timing jugé bien trop tardif par la procureure et le président du tribunal, pour qui "c'est irrespectueux".

L'audience est donc reportée au 12 décembre. Dans cette affaire, le fils du député RN du Tarn Frédéric Cabrolier, et deux autres individus, entre 20 et 25 ans, sont jugés entre autres pour "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion".

Clément Cabrolier, fils du député RN du Tarn et membre de Patria Albiges fait partie des prévenus. © C. Saiseau / FTV

Sous contrôle judiciaire depuis trois mois, les trois jeunes hommes voient leur situation se prolonger, "pour des motifs peu importants", estime Clément Cabrolier. 

Des affiches anti-immigration

Le 10 juin dernier, les trois militants s'étaient rendus aux parcs de Rochegude et du Castelnau, pour condamner l'entrée en y affichant des tracts "Parc fermé en raison d'un risque élevé de se faire poignarder. Protégeons nos familles de l'immigration".

Les affiches placardées dans les parcs d'Albi le 10 juin dernier. "Risque de se faire poignarder, protégeons nos familles de l'immigration" pouvait-on lire. © DR

Une action en réponse au drame d'Annecy quelques jours plus tôt, où un homme d'origine syrienne avait poignardé plusieurs personnes, dont des enfants.

Trois mois plus tard, "on assume totalement ce qu'on a fait, sans problème", affirme Clément Cabrolier.

Des poursuites "politiques" pour la défense

Pour l'avocat de la défense, Me Pierre-Vincent Lambert, "on est sur un enjeu politique. Entre le sous-préfet qui appelle lui-même la police pour dénoncer ces faits, et un de mes clients qui est le fils d'un député Rassemblement National... Tout ça donne une coloration très suspecte à ces poursuites."

Côté partie civile, Me Pascal Nakache rappelle que "ce sont des gestes tout à fait détestables, et dont on sait qu'ils peuvent aboutir, et que régulièrement ils aboutissent, à des passages à l'acte dramatiques".

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