Rachat d'une partie des locaux du CNRS par Vinci à Meudon, les syndicats dénoncent une "expulsion brutale"

Les syndicats du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) se mobilisent contre le projet de rachat de leurs terrains à Meudon par le groupe Vinci. Ils dénoncent, entre autres, les demandes formulées par la ministre de l'Enseignement supérieur à la direction du CNRS.

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La division technique de l'Institut national des sciences de l'Univers du CNRS fait-elle face à une "expulsion brutale" décidée par le gouvernement ? C'est en tout cas ce que dénoncent des personnels du Centre national de la recherche scientifique alors que leurs locaux, situés à Meudon (Hauts-de-Seine), doivent être prochainement vendus au géant français du BTP Vinci, selon des sources syndicales.

Or, cette vente a initialement été refusée par le CNRS, comme le rappelle le SNTES-CGT et le SNCS-FSU dans une lettre adressée à Sylvie Retailleau, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, en ces termes : "La direction du CNRS a reçu le 25 janvier 2023 un courrier signé de votre main ordonnant au CNRS d'accepter l'offre des promoteurs VINCI Immobilier Ile-de-France et Kaufman & Broad Developpement, offre initialement refusée par le CNRS car inférieure au prix du marché de l’immobilier". Estimé à 45 millions d'euros, l'Etat aurait "intimé l'ordre au CNRS de vendre au prix fixé de 38,7 millions d'euros", détaillent les syndicats dans un autre communiqué.

Des délais trop courts

Les lieux, où travaillent plusieurs dizaines de personnes sur des programmes d'astronomie et de sciences de la Terre, doivent être libérés "pour le 15 mars au plus tard". Un déménagement jugé par les syndicats "à la limite de l'humain".

En six semaines, le site "doit déménager avec, parmi le matériel à évacuer, des machines-outils de plusieurs tonnes" nécessaires notamment à l'équipement de télescopes. Les personnels de recherche seront "isolés de tout collectif de travail et même sans travail pour certains, jusqu'à la réinstallation de leur service" ailleurs en région parisienne "au plus tôt fin 2023", ajoutent le SNTRS-CGT et le SNCS-FSU. 

Un obstacle aux projets scientifiques en cours

"Sur le plan scientifique, les travaux à réaliser dans le cadre de programmes spatiaux ou d'observation au sol se verront retardés", selon ces syndicats qui fustigent un "profond mépris du gouvernement envers les personnels et les intérêts du CNRS et, à travers eux, toute la recherche publique".

Interrogée par l'AFP, la direction du CNRS dit "travailler pour préserver au maximum les conditions de travail de la quarantaine de personnes concernées ainsi que pour limiter au maximum l'impact sur les activités scientifiques et administratives concernées".

Réuni en assemblée générale ce jeudi, le personnel a décidé de manifester devant le siège du CNRS à Paris le 10 février, jour où un conseil d'administration sur la vente est prévu, a précisé à l'AFP Josiane Tack du SNTRS-CGT.

En attendant, les syndicats demandent à la ministre de l'Enseignement supérieur, dans leur lettre ouverte, de rendre public la lettre adressée par le ministère à la direction du CNRS afin que "les arbitrages pris par le gouvernement lors d’une réunion interministérielle concernant l’avenir du site de Meudon [soient] connus du personnel du CNRS".

Avec AFP

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