Le tribunal administratif de Nantes a rendu son jugement ce mardi 25 février concernant la suspension de la pêche de la lamproie et l'alose en Loire demandée par une association de défense des milieux aquatiques
La pêche à la lamproie et à l'alose ne sera finalement pas interdite en Loire. C'est la décision prise ce mardi 25 février par le tribunal administratif de Nantes.
L'association de Défense des Milieux Aquatiques était à l'origine de cette demande d'interdiction, estimant que lamproie et alose, deux poissons migrateurs sont menacés d'extinction.
"Aucun des moyens invoqués par l’association requérante, tels qu’énoncés dans les visas de cette ordonnance, ne paraît, en l’état de l’instruction, de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté en litige. Il y a lieu, en conséquence, sans qu'il soit besoin de se prononcer sur sa recevabilité et sur la condition d'urgence, de rejeter la requête en toutes ses conclusions", a estimé le juge des référés.
En 2022 et 2023, l'association DMA avait obtenu gain de cause en Gironde concernant la pêche à la lamproie, mais l’Etat s’était pourvu en cassation.
40 % du chiffre d'affaire des pêcheurs
La Loire-atlantique compte 65 pêcheurs professionnels en eau douce et 34 d'entre eux pêchent ces deux espèces de poissons ; s'y ajoute un pêcheur du Maine-et-Loire. La Loire-Atlantique compte également 33 pêcheurs amateurs détenteurs d'une licence leur permettant de pêcher ces deux espèces.
Si l'interdiction était entrée en vigueur dans la région, les pêcheurs professionnels auraient dû renoncer à leur activité. Ils estiment que cette pêche représente 40 % de leur chiffre d'affaires.
Les pêcheurs se défendent d'être responsables de l'effondrement des stocks de poissons. Ils accusent le silure, principal prédateur des poissons migrateurs dans la Loire, et proposent d'en réguler les populations.
"On se bat maintenant pour imaginer des mesures de gestion pour sauvegarder ces espèces-là. Mais il faut qu'on nous laisse le temps de proposer ces mesures-là, qu'on trouve les financements pour les mettre en place, parce qu'évidemment, ça va demander de l'argent, et puis qu'on essaie de réguler cette espèce-là. Mais ça va demander aussi du temps," nous expliquait Didier Macé, président du Comité national des pêcheurs en eau douce il y a une douzaine de jours.
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