Projets miniers dans l'Ouest : entre radioactivité, toxicité et consommation d'eau, le député Jean-Claude Raux veut " de la transparence et de la vigilance"

Trois mines d'or pourraient-elles voir le jour entre le Morbihan et l'Anjou ? Alors que les permis des projets Taranis, Bélénos et Epona attendent l'aval de Bercy, des réunions citoyennes continuent de s'organiser pour informer les riverains des risques liés aux futures mines. Le député de Loire-Atlantique Jean-Claude Raux a confié avec deux autres élus du Grand Ouest sa méfiance face à ce type de projet.

L’actu des régions
Chaque jour, un tour d’horizon des principales infos de toutes les régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L’actu des régions". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Tout au long de la faille géologique du massif armoricain, depuis la région de Lorient (Morbihan) jusqu'au nord d'Angers (Maine-et-Loire), 42 communes sont concernées par les projets d’exploration minière depuis juillet 2023.

Trois permis exclusifs de recherches - avec chacun un nom celtique : Epona, Taranis et Bélénos - ont été déposés par la start-up Breizh Ressources, basée à Lorient, afin de demander l'autorisation à l'État de prospecter les sols pour y trouver de l'or et une quarantaine d'autres minerais. La zone à fouiller représente 850 km², soit une fois et demie la superficie de Nantes métropole.

C'est le genre de démarche qui peut passer sous les radars, et tout le monde peut se réveiller devant le fait accompli.

Jean-Claude Raux

député (EELV) de la 6e circonscription de Loire-Atlantique

Derrière l'entreprise bretonne se cache le visage de Keith Barron, du groupe canadien Aurania Ressources immatriculé dans un paradis fiscal, les Bermudes. L'homme d'affaires anglo-canadien est connu pour avoir découvert l’une des plus grosses mines d’or en Équateur. 

Une zone entre Anjou et pays de la Mée

Projet minier le plus à l'est des trois, Bélénos est aussi le plus vaste : il s'étend sur 18 communes de Loire-Atlantique et Maine-et-Loire, du pays de la Mée aux portes d'Angers en passant par le Segréen. 

Depuis ces dépôts de permis, des collectifs de riverains se sont formés pour partager les informations sur le sujet. "Des réunions ont été organisées à l'initiative de collectifs dans différentes communes et on fait le plein, même dans les petites villes," confie le député de Loire-Atlantique (EELV) Jean-Claude Raux, en marge de l'une de celles-ci, à Carentoir (Morbihan) ce 7 novembre. On souhaite juste de la transparence et de la vigilance."

Avant de signer ce chèque en blanc, il est fondamental de disposer de tous les éléments de compréhension sur tous les impacts que pourront avoir ces projets sur le plan sanitaire et environnemental.

Jean-Claude Raux

député (EELV) de la 6e circonscription de Loire-Atlantique

"Nous voulons avoir des éléments factuels, notamment les aspects liés à la radioactivité et la toxicité chimique. L'aspect radioactivité est totalement occulté dans le rapport de l'autorité environnementale, ajoute l'élu. Et la question des déchets est tout sauf anodine."  Et le député de rappeler : "Vous trouvez 7 grammes d'or pour une tonne de minerai extrait, donc il faut imaginer ce que peuvent représenter à terme ces matières inertes ou de terres polluées par des produits chimiques."

Des ressources locales précieuses

Jean-Claude Raux souligne son attachement aux questions d'eau, sur sa qualité et sa quantité. "On se bagarre déjà sur la qualité pour la reconquérir, [une mine] ne va rien arranger, loin de là. Et sur le quantitatif, l'extraction minière nécessite des quantités énormes d'eaux, alors qu'on est plutôt sur des perspectives de raréfaction de la ressource. Est-ce que nous sommes suffisamment armés en ressources pour pouvoir accueillir ce genre de projet ?" interroge-t-il.

En avril dernier, la Préfecture du Morbihan a rappelé l’importance de telles ressources, dans le cadre d'une exploitation par une entreprise étrangère : "L’activité minière est à la base de l’approvisionnement en matière de nombreuses industries comme la chimie, l’électronique et l’aéronautique ou encore l’agroalimentaire et contribue donc à la souveraineté de notre pays," rappelait-elle dans un communiqué.

La phase de consultation des trois projets miniers est terminée depuis la fin de l'été et seul le ministère de l’économie et de l’industrie est aujourd'hui habilité à rendre une réponse. Il devrait rendre sa décision avant la fin de l’année.

Avec Christelle Mordrelle.

Ce n’est pas votre région ?

Voir l’actualité de toutes les régions
Recevez tous les jours les principales informations de votre région

Ma quotidienne régionale

Recevez tous les jours les principales informations de votre région
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité