Gendarme en civil criblé de balles à Aix-en-Provence, "des mineurs recrutés pour 15 000 euros sur internet", selon le procureur

Le procureur de Marseille tenait une conférence de presse ce jeudi 19 juin, plus d'un mois après les rafales de kalachnikov tirées sur un gendarme en civil à Aix-en-Provence alors qu'il rentrait chez ses parents dans une cité de la ville, en pleine nuit. Plusieurs points d'enquête ont été précisés.

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Ce 10 mai 2025, à 00h25, un homme tombe à terre atteint par plusieurs armes à feu alors qu'il rentre chez ses parents, dans un immeuble d'une cité sensible d'Aix-en-Provence. Il échappe au pire en feignant être mort. Le gendarme en civil, gravement blessé aux poumons et aux reins, criblé de balles,  sera transporté à l'hôpital nord de Marseille avec un pronostic vital engagé. L'enquête se poursuit. Mais le procureur de la république de Marseille, Nicolas Bessone a fait le point ce 19 juin sur ce dossier. 

"Il a eu beaucoup de chance"

L'enquête a montré, grâce aux témoins, qu'un fourgon noir de marque Citroën est arrivé en sens inverse avec trois individus. Deux d'entre eux tenaient des kalachnikovs et ont tiré plusieurs salves, et donné des coups de pieds et coups de crosse. La victime sera touchée aux fesses, tibias, pied, dos. Elle sera retrouvée dans un état critique, avec un risque vital engagé, des organes (reins et poumons) touchés. "Il a eu beaucoup de chance. Ce gendarme de la Garde Républicaine a pu échapper au pire, certainement grâce à ses qualités physiques exceptionnelles", précise Nicolas Bessone. "Après une première salve, il se relève, prend la fuite en courant et est rattrapé, fait l'objet d'une balayette et s'effondre avant de recevoir une deuxième salve de kalachnikov." La victime, un mois après, est toujours hospitalisée en maison de convalescence, mais ses jours ne sont plus en danger. 

De jeunes tireurs venus du Vaucluse

Le berlingot Citroën dans lequel sont arrivés les tireurs a été volé en Ardèche, abandonné la nuit des faits et retrouvé à Aix-en-Provence, ce qui a aidé la police technique et scientifique. 

Sont impliqués dans ce commando deux garçons de 17 ans, un jeune homme de 18 ans, le tireur, et une jeune fille de 17 ans originaire des Alpes-de-Haute-Provence, qui a transporté le commando sans connaître le but du transport, selon ses dires. Les trois principaux auteurs sont du Vaucluse. Ils ont été arrêtés le 13 juin. Tous ont reconnu leur implication. Le tireur est connu pour des refus d'obtempérer et a déjà été condamné pour détention de stupéfiants et rébellion dans le Vaucluse.

Les trois jeunes hommes sont mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisé avec préméditation sur personne dépositaire d'autorité et participation à une association de malfaiteurs en de la préparation d'un crime en bande organisée. Ils sont placés en détention provisoire. La jeune fille n'est pas en prison mais sous contrôle judiciaire et mis en examen pour association de malfaiteurs. 

Un contrat de 15 à 20 000 euros

Ils ont reconnu devant les enquêteurs avoir été recrutés sur internet pour un contrat de 15 à 20 000 euros. "La mission était de tirer sur un individu devant l'alimentation du quartier". Ils ont vu cet homme avec un sac blanc et ont pensé qu'il sortait du magasin alors que le rideau était tiré. L'un des auteurs reconnait avoir filmé la scène, on lui avait donné ce rôle, un ordre d'un réseau pour lequel il "travaille" dans le Vaucluse. Un autre avait pour mission d'être le chauffeur du fourgon et était rémunéré en ce sens. 

Ils ont été recrutés sur internet selon des modalités tristement connus. Pour un contrat de 15 000 euros. Les jeunes recrutés ne sont pas des criminels aguerris et ont pu rafaler la première personne venue.

Nicolas Bessone, procureur de Marseille

France 3 Provence-Alpes

Le gendarme visé par hasard, une hypothèse

Selon les premières déclarations des auteurs arrêtés, l'épicerie était visée. Mais c'est devant l'échec de cette première attaque ( l'arme s'est enrayée) qu'un commanditaire leur a demandé de tirer sur la première personne venue. Le gendarme connu dans sa cité comme travaillant pour la garde Républicaine en région parisienne et son engagement "anti-drogue" aurait donc pu être visé par hasard. 

"Il y a deux hypothèses : le gendarme était visé pour ses engagements ou c'était un coup de force comme on en connaît pour une lutte sur un point de deal, tout aussi effrayant", assure le procureur de Marseille. 

"Rien ne permet de lier ces tirs à la DZ mafia"

Sans donner de détail et en ultime phrase de conclusion à cette conférence de presse, Nicolas Bessone a précisé : "à ce stade, aucun élément ne nous raccroche à la DZ mafia", alors que des soupçons circulaient à ce sujet. Au cours de la conférence, le parquet a tenu à spécifier que le profil du gendarme est tout à fait exemplaire, sans aucun doute.  Il s'agit d'un gendarme de la garde républicaine et dans son profil, il n'y a aucune zone d'ombre. "Il a été courageux et résistant et il a fait le mort après la première rafale et il a mobilisé toutes ses forces remarquables.

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