Guerre à Gaza : blocage d'un chargement d'armes, rassemblement citoyen sur le port de Marseille la solidarité s'organise

Quatorze tonnes d'armes en pièces détachées devaient être livrées en Israël. Le 4 juin, les dockers de Fos-sur-Mer les ont bloquées, un rassemblement spontané s'est déroulé à Marseille, le lendemain, pour saluer leur geste.

La Quotidienne Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, recevez tous les jours les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "La Quotidienne Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Pour soutenir les dockers de Fos-sur-Mer, la nouvelle a fait le tour de Marseille pour les réunir place de la Joliette. Les dockers ont bloqué 19 palettes de pièces détachées pour des fusils-mitrailleurs à destination d'Israël. 

Ils étaient une centaine, peut-être 200. Eurolinks est la première visée. Basée à Marseille, l'entreprise a fabriqué les pièces détachées qui sont actuellement bloquées.

"La colère et la honte", explique Régine Fiorani, du collectif Marseille Gaza Palestine, "la colère d'abord parce que depuis des mois, Eurolinks ment, dit à ses salariés, dit aux associations qui la sollicitent, qu'ils n'envoient rien. Ou bien que ce qui a été envoyé ne sera pas utilisé sur place, à Gaza, mais à être réexporté. Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles".

Soutien aux dockers, place de la Joliette © Sylvie Garat / France Télévisions

Des mots fusent "mensonges, complicité, laisser-faire," l'État français est dans le collimateur des personnes mobilisées.

"C'est pour se faire entendre auprès du gouvernement aussi, du ministre des Armées, et d'Emmanuel Macron qui se fait un peu résistant de la dernière heure, après avoir passé un an et demi à être complice du génocide en cours, à soutenir inconditionnellement Israël et le gouvernement de Netanyahou," nous dit Ernest Durondeau, de la coalition Guerre à la guerre.

C'est assez clair mais ça disparait sous la pluie © Sylvie Garat / France Télévisions

Ariane Lavrilleux s'est glissée discrètement dans le rassemblement. Journaliste à Disclose, un média d'investigation, c'est elle qui a révélé l'affaire. Elle nous révèle que ces livraisons vers Israël ne sont pas les premières, ni les dernières. Cette journaliste et ses confrères, travaillent sur les ventes d'armes depuis plusieurs années. L'an dernier, ils ont révélé qu'Eurolinks avait fait une livraison en Israël. Devenus spécialistes du sujet, ces journalistes ont reçu une information confidentielle sur la livraison qui devait partir le jeudi 5 juin.

Ensuite, les dockers ont localisé et immobilisé ces conteneurs.

Bien d'autres livraisons en 2025

Deux autres livraisons ont été réalisées, toujours selon Ariane Lavrilleux, en mai et en avril 2025, plus de 40 tonnes de matériel militaire.

On a découvert qu'une autre livraison devait partir en même temps que les pièces de munitions d'Eurolinks. Il s'agissait de tubes à canon fabriqués par une entreprise du centre de la France qui produit aussi des pièces pour le canon César. Il est possible qu'il y ait d'autres livraisons d'armement prévues dans les semaines, dans les mois à venir.

Des pièces pour fusils-mitrailleurs au destin très flou

Le gouvernement français se veut rassurant en disant que ces pièces seront montées en Israël puis repartiront en France ou dans un autre pays. Selon la Ligue des Droits de l'Homme, qui s'appuie sur la justice pour savoir ce qu'il se passe, il est en fait très difficile de savoir à qui elles serviront et contre qui. 

"En réalité, il n'y a pas de contrôle sur place pour vérifier si ces pièces de munition sont réellement réexportées," selon la journaliste de Disclose.  

Ce blocage de livraison d'armement donne des idées aux dockers de Gènes, selon nos confrères de Courrier International. En réaction au mouvement marseillais, les dockers italiens de Gênes, où le cargo doit également faire escale, se sont mis en grève.  

Ce n’est pas votre région ?

Voir l’actualité de toutes les régions
Recevez tous les jours les principales informations de votre région

Ma quotidienne régionale

Recevez tous les jours les principales informations de votre région
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité