A Marseille (Bouches-du-Rhône), dans le 10ème arrondissement, un hangar appartenant à l'armée est devenu une véritable décharge sauvage. Longtemps squatté, le bâtiment déborde désormais de déchets domestiques ou du bâtiment.
"Alors ici, vous avez de tout. Cela va de la matière dangereuse donc de l'amiante en très grande quantité, des gravas inertes. Vous avez aussi de l'ameublement, de l'électroménager, beaucoup de pneus", énumère Jean-Yves Sayag, lanceur d'alerte.
Nous sommes dans un bâtiment militaire : l'ancienne caserne de Montfuron, située dans le 10e arrondissement de Marseille. Ici, pour se déplacer, il faut prendre toutes ses précautions. Près de 5 000 m² d'immondices issus de l'industrie ou de déménagement de particulier.
Une remise en état estimée à 700 000 euros
"Ils ont fait appel à la petite main d'œuvre en échange d'un petit billet et ils sont venus tout jeter ici. On a encore les courriers, ils ne sont même pas encore ouverts", regrette-t-il. Inutilisé depuis 2010, le site a longtemps été squatté par une centaine de personnes, dont des dizaines d'enfants.
Le ministère des Armées a bien déposé plainte en 2018, mais l'état n'a exécuté l'expulsion qu'en août dernier. "Le temps que l'alerte soit lancée, que les procédures se mettent en marche, il a fallu 3 4 ans et c'est le résultat. L'État a manqué de réactivité et aujourd'hui, il va falloir payer parce que tout ça ce n'est pas gratuit." Le lanceur d'alerte estime à plus de 700 000 € la remise en état du lieu.
Le nettoyage a commencé
Contacté, le ministère des Armées précise dans un communiqué que le nettoyage a déjà commencé. "Entre septembre et novembre 2025, 9 tonnes de frigo, 75 m³ de matelas, 4 000 pneus, 15 carcasses de voiture et de camions ont été évacués des terrains autour du hangar. Des études vont être menées pour le devenir du hangar et des déchets qui s'y trouvent encore", peut-on lire dans le communiqué.
À deux pas du stade Vélodrome, l'ancienne caserne pourrait être réhabilitée pour un usage militaire.
Article écrit avec Pauline Guigou.
