Le mythique Macumba d'Englos, près de Lille, dernier établissement de la chaîne de discothèques, ferme ses portes ce dimanche 23 février 2025. Les habitués n'ont pas manqué le rendez-vous, une occasion de dire au revoir à ce lieu de rencontres et de festivités.
Les portes du Macumba se sont ouvertes à 15h ce dimanche 23 févroer, horaire auquel l'établissement accueille le dimanche un public plus senior, qu'il invite à danser jusqu'à 7h le lendemain matin. Devant le bâtiment à l'architecture singulière, immense bloc de béton rond, plusieurs centaines de personnes sont attendues pour faire honneur à la dernière nuit de ce monument de la fête nordiste.
"C'est une famille", abonde un couple qui patiente encore à l'extérieur. "Tout le monde se connaît, alors c'est particulier comme moment. On n'aurait jamais manqué cette dernière". Un constat partagé par Dimitri Derepas, directeur de l'établissement, à quelques instants de l'accueil des fêtards : "C'est là que ça va être le plus dur, car c'est un public dont on est très proches.
"Le Macumba, c'est une partie de leur vie alors ça va être une journée difficile"
Dimitri Derepas, directeur du Macumbaà France 3 Hauts-de-France
Le coup d'envoi est lancé, Anthony, le videur, ouvre les portes aux cris et au décompte du public. C'est la ruée vers la piste ; il faut gérer cet afflux important de personnes. "On se grimpe presque dessus", s'amuse une visiteuse. Il faut dire que certains se sont levés tôt pour profiter une dernière fois des joies du Macumba : c'est le cas de Myriam qui patiente depuis 10 h 30 du matin.
"Je suis rentrée la première pour la dernière danse", s'exclame-t-elle en direct du dance floor. Je suis là depuis 10h30 et je vais rester jusqu'à demain matin". Myriam a patienté cinq heures équipée de chaises et de couvertures pour célébrer la dernière nuit de la discothèque, où elle a connu "de très bons moments".
Implanté en 1975, le Macumba d'Englos ne fêtera pas son cinquantième anniversaire, après 49 ans de bons et loyaux services. Il faisait partie des 23 établissements de la franchise Macumba, née en 1966. La chanson éponyme de Jean-Pierre Mader, emblématique des années 80, a achevé d'ancrer l'établissement dans la culture populaire. Il expliquait leur succès par la grande diversité et accessibilité de ces lieux, "des clubs en périphérie des grandes villes, avec une mixité sociale, où tout le monde se mélangeait quelle que soit sa position sociale. On y entrait plus facilement que dans les clubs plus sélectifs".
L'annonce de la fermeture de la salle de plus de 800 m², véritable lieu de fête de la région Hauts-de-France, avait suscité le désarroi de plusieurs habitués sur les réseaux sociaux. "Sérieusement, qu’est-ce qu’on va devenir… Notre défouloir pour danser… Nos soirées où on pouvait rire, sourire,avoir de beaux souvenirs… J’en reviens pas…" se désole une internaute en commentaires sous la publication du 22 janvier 2025 annonçant la fin du Macumba. Certains déplorent le soudain regain de succès de l'établissement, dû à la médiatisation de sa fermeture, n'ayant pas pu rentrer la veille, samedi soir, en raison d'un public trop nombreux. "Honteux ! Arrivés à 21.30 et les amis à 23.45 étaient encore dehors. Si c'était une soirée privée, fallait le dire !", écrit Sandrine sur Facebook.
Sans rancune, la plupart des habitués a répondu à l'invitation du mythique club sur ses réseaux sociaux,"Entrez avec nous dans la légende !". Plusieurs surprises sont à prévoir pour la suite des festivités, avant que le Macumba ne baisse définitivement le rideau de près d'un demi-siècle de soirées endiablées.
Article réalisé avec Virginie Demange et Antoine Morvan / FTV
