La Chevrolet Trax de cette habitante du Pas-de-Calais fait partie des nombreux véhicules dont l'airbag Takata défectueux doit être changé. Problème : aucune concession n'a le protocole pour réaliser cette opération. La marque américaine a quitté l'Europe fin 2015. Valérie est privée de voiture.
En achetant son véhicule, il y a deux ans, dans un dépôt-vente des Hauts-de-France, Valérie, 41 ans, savait que la marque Chevrolet n'existait plus en Europe (seules les voitures de sport comme la Corvette y sont vendues). "Mais on m'a dit que je pourrais le faire entretenir chez Opel, qui avait le même support technique. J'ai eu confiance, raconte cette habitante du Pas-de-Calais.
"Lorsque j'ai vu que mon véhicule était concerné par les rappels des airbags Takata, j'ai immédiatement appelé Opel, qui m'a dit qu'il leur était impossible de changer l'airbag. Ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas les accès General Motors, qu'ils n'avaient pas les protocoles. Il n'y a pas de solution. Je ne peux plus utiliser ma voiture."
Plus de 2,3 millions de véhicules de nombreuses marques circulant en France métropolitaine doivent encore se faire remplacer leurs airbags défaillants de marque Takata, a annoncé vendredi 21 février 2025 le gouvernement. "Au total, les airbags de plus de 2,3 millions de véhicules sont encore à remplacer en métropole. Afin d'en informer au mieux les propriétaires, une mention sera portée sur le procès-verbal du contrôle technique des véhicules visés par une campagne de rappel à partir de début mars", a précisé le ministère chargé des Transports dans un communiqué.
"J'ai peur que l'airbag me pète à la gueule"
Le scandale des airbags du fabricant japonais - qui a fait faillite entre-temps - secoue le secteur de l'automobile depuis 2014: à cause d'un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds mais aussi dans l'humidité, ils risquent d'exploser en projetant des pièces sur les conducteurs.
"J'ai peur que l'airbag me pète à la gueule à n'importe quel moment, peste Valérie, qui quand elle n'a pas d'autre solution, conduit malgré tout parfois son véhicule. "Je dois faire 40 km par jour, pour travailler, mon compagnon m'accompagne et me raccompagne, mais il ne peut pas le faire toujours..."
Cette habitante du Pas-de-Calais a acheté 8400 euros ce véhicule avec 134000 km au compteur. Elle est aujourd'hui sans solution pour se déplacer. "Pour les vidanges et l'entretien courant, je peux aller chez un garagiste. Mais comment faire pour l'airbag ? Et qui va payer ?"
Si la plupart des propriétaires de véhicules rappelés en raison d'airbags defectueux doivent juste être patients avant la prise en charge par leur constructeur, Valérie ne peut, pour l'instant, que ronger son frein en attendant une éventuelle éclaircie...