Fondé en 1825, ce musée est l'héritier du cabinet de curiosités du peintre Isidore Leroy de Barde. Deux siècles plus tard, fort de 40.000 visiteurs par an, sa directrice, Elikya Kandot dévoile les perpectives d'avenir du lieu, consacré au monde egyptien, antique ou encore arctique. Et invite les internautes à choisir les oeuvres de la prochaine exposition.
Il y a 200 ans, un cabinet de curiosités ouvrait ses portes Grande rue, en centre-ville de Boulogne-sur-Mer, à l'initiative du peintre d'histoire naturelle Isidore Leroy de Barde. Deux siècles et un déménagement au château de comte plus tard, le musée compile désormais 100.000 objets liés à l’Égypte ancienne à l’Alaska, du Pérou précolombien aux côtes de la Manche.
À l'occasion de cet anniversaire, Elikya Kandot, directrice du musée, revient sur l'histoire et l'avenir de ce lieu culturel qui accueille près de 40.000 visiteurs chaque année.
Quelle est la genèse de ce musée, fondé en 1825 ?
En 1825, le musée ouvre au niveau de Grande rue, dans le centre-ville, dans un ancien séminaire. À cette époque, la municipalité de Boulogne-sur-Mer, en plein développement, comme d’autres stations balnéaires, veut s’équiper de lieux de loisirs pour sa dynamique. C’est comme cela que le musée voit le jour.
Il prend la forme d’un cabinet de curiosités créé par le peintre Isidore Leroy de Barde. Il présente une grande diversité de collections d'œuvres d’histoire naturelle, d’antiquité, et autres œuvres de la région Pacifique.
En 1837, une grande souscription permet l’acquisition du cercueil de Nehemsimontou et sa momie, qui aujourd’hui font partie des incontournables du musée.
Elikya Kandot, directrice du musée de Boulogne-sur-Mer
L’endroit est bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale. La reconstruction sera assez longue. La ville de Boulogne-sur-Mer envisage un projet dans les années 1970 en rachetant le château des Comtes qui était alors une prison. En 1988, le musée ouvre ses portes au sein du château, dont les intérieurs avaient fait l’objet d’une grande restauration.
L’histoire du musée est aussi évidemment liée à Auguste Mariette. Le jeune égyptologue publiera son premier article sur la galerie égyptienne de Boulogne, qui va être à l’origine de sa vocation. Une publication qui lui permet de postuler ensuite au Louvre. Il fera par la suite quelques dons à la marge au musée.
Quelles œuvres accueillent le musée ?
C’est un musée très diversifié et ouvert sur le monde. Les visiteurs peuvent y trouver des collections égyptiennes, mais aussi d’Alaska, tout comme des collections dédiées à la Côte d’Opale, avec des œuvres liées aux paysages, aux industries du territoire ou à sa vie touristique.
L’objectif est de renforcer le rôle de Boulogne dans le dialogue avec ces populations autochtones.
Elikya Kandot, directrice du musée de Boulogne-sur-Mer
Plusieurs grands donateurs ont façonné les collections. En 1837, une grande souscription permet l’acquisition du cercueil de Nehemsimontou et sa momie, qui aujourd’hui font partie des incontournables du musée. Dans les années 60, la Ville acquiert une importante collection de vases grecques, qui en fera la première collection hors de Paris en termes de vases antiques. Par la suite, en 1878, Ismaïl Pacha et l’Etat égyptien font un don important d'œuvres. Aussi, dans les années 70, Alphonse Pinart, un jeune linguiste, fait un don de collections venant du sud de l’Alaska, un fond très rare.
Quelles sont les perspectives d’évolution du musée ?
Le parcours permanent du musée va se renouveler grâce à deux importantes donations qui sont en cours. Il s’agit notamment d’oeuvres d’art contemporain des communautés autochtones de l'Arctique. En écho aux collections d’Alaska. L’objectif est de renforcer le rôle de Boulogne dans le dialogue avec ces populations autochtones.
Nous souhaitons aussi susciter une appropriation du musée par le public. C’est pour cela que nous avons lancé ce week-end du 1er et 2 mars le projet 200 objets pour 200 ans. Il s’agit de la première exposition collaborative du musée. Les visiteurs et internautes peuvent voter pour des œuvres qu’ils souhaitent voir exposer. Ce sont des œuvres qui sont, pour la plupart, gardées dans nos réserves. Les votes se font via le compte Facebook ou Instagram du musée ou directement sur place.
L’ensemble de la programmation 2025 est à retrouver sur le site internet du musée.