Au moulin de Saint-André-de-Sangonis, dans l'Hérault, on ne sait plus où donner de la tête en ce moment. Avec une récolte d'olives qui s'annonce exceptionnelle cette année, les particuliers affluent en nombre pour faire presser leurs fruits dans cette entreprise familiale, qui doit parfois refuser du volume.
Le moulin de Saint-André-de-Sangonis, situé au nord-ouest de Montpelier connaît une affluence inédite ces dernières semaines et les mouliniers sont débordés. Les olives affichent une maturité très précoce cette année dans la région et la récolte promet d'être exceptionnelle.
Résultat : le nombre de petits apporteurs, désireux de transformer les fruits de leurs arbres en huile, explose. Devant cette entreprise familiale héraultaise, les files des voitures commencent à se former dès 5 heures du matin et s'étirent dans toute la zone d’activité. Il faut prendre son mal en patience.
Bernard Rouvière, lui est venu de Ceyras, une ville voisine, avec 400 kilos d'olive à bord de sa voiture. C'est trop, il devra revenir : "Le moulinier peut plus assurer, on reprendra dans une semaine, voire 10 jours, en espérant que cela tienne sur les arbres" raconte ce particulier avec philosophie.
Fréquentation record
C’est le dilemme des apporteurs : plus on attend, meilleure sera la productivité des olives, mais en cas de pluie, de froid et de vent, on risque de perdre une partie des fruits.
Cette année, vu la productivité des arbres et la maturité précoce des olives, le nombre de producteurs amateurs inexpérimentés a augmenté en flèche. Beaucoup ne veulent pas attendre, de peur de perdre leur production, et le moulin est débordé.
Jamais vu autant de monde ! On est obligé d'arrêter, de dire stop aux gens, c'est la première fois... On a beaucoup de particuliers qui viennent, des gens qui ne sont pas habitués à ramasser leurs olives, alors l'affluence est encore plus importante. Martin Roch, Moulin de la Garrigue Saint André de Sangonis
Martin Roch, Moulin de la Garrigue à Saint André de Sangonis
Car pour garantir la qualité de l’huile, il faut presser rapidement après la récolte pour éviter l’oxydation des fruits. Ce moulin privé tourne donc 24h/24 depuis quelques jours, et cela devrait durer.
Un cru savoureux
La récolte des olives débute en général en octobre avec des olives vertes, se poursuit en novembre lorsqu’elles sont mûres, et s’achève en décembre quand elles sont noires. Cette année, il a plu davantage au bon moment, ce qui a favorisé la pollinisation des oliviers.
Les premiers résultats obtenus sont très bons : "L'huile non filtrée sort un peu trouble mais elle très bonne et onctueuse" affirme David Vernet, moulinier au Moulin de la Garrigue.
Pour l'heure, ce moulin est capable de traiter 400 tonnes par an, mais vu le succès croissant de l'huile d'olive, ses responsables ont décidé de tripler sa capacité de trituration, dès l'an prochain.
