Les travaux de la Ligne Dijon-Paris se poursuivent jusqu'au 12 décembre. En attendant, la circulation des trains est coupée en journée. Les voyageurs vivent plus ou moins bien la situation.
8h30 en gare de Dijon. Nous sommes dans la salle de la rotonde, le nez levé sur les panneaux d'arrivées et de départs. Il ne reste plus que 2 TGV pour aller à Paris. Nous allons prendre le dernier de la matinée, celui de 9h06, qui affiche presque complet.
Le dernier de la matinée, vraiment ? Oui, car le suivant ne part qu'à 17 heures à cause de travaux de rénovation de voie entre Dijon et Laroche-Migennes, débutés fin juillet.
1H40 à l'aller...
2 passagers sur 3 ne sont pas affectés par ces interruptions de circulation. "On ne peut plus rentrer tôt l'après-midi. Je dois partir assez tôt le matin et je rentre tard le soir", raconte Mido, une voyageuse occasionnelle, friande de sorties culturelles dans la capitale. "Tout change tout le temps maintenant, donc on s'adapte. C'est gérable".
D'autres usagers du train s'accommodent un peu moins bien des restrictions de circulation. À l'image de Fabienne, une habitante de la banlieue dijonnaise adepte des vols en partance des aéroports parisiens.
Si on doit prendre l'avion le soir, ça nous oblige à partir le matin tôt et à rester à Paris toute la journée en attendant le décollage. Je préférerais partir à midi.
FabienneUsagère de la ligne Dijon-Paris
La capacité de notre TGV a été augmentée pour faire face à ces nouvelles contraintes. 1h40 plus tard, nous voici à Paris gare de Lyon. Le voyage s'est déroulé sans encombre. Mais le retour en début d'après-midi, cette fois en gare de Paris Bercy Bourgogne Pays d'Auvergne (sic, c'est son nom complet), d'où partent les TER et les Intercités pour rejoindre notre région, va s'annoncer beaucoup plus long.
... plus de 3 heures au retour
Pas besoin d'être fortiche en maths, le temps de trajet est doublé par rapport à l'aller. Et notre voyage tient presque du périple : correspondance à Laroche-Migennes (Yonne), d'où l'on peut rejoindre Dijon en bus ou via un 2e TER. Mais ce dernier ne circule... qu'à partir de 16 heures. Un casse-tête pour Christine, qui assistait à une réunion à Paris.
"Ma réunion s'est terminée à 11h30. C'est pour ça que j'ai pris le TER, pour rentrer malgré tout un peu plus tôt à Dijon, plutôt que d'attendre à 17 heures un TGV. Mais c'est beaucoup plus long, on a au moins trois heures trente de trajet en comptant les correspondances", prolonge celle qui est employée dans le milieu hospitalier.
C'est un paramètre à prendre en plus dans nos agendas. Comme on a été informé de ces modifications d'horaires, on a juste à subir.
ChristineUsagère de la ligne Dijon-Paris
Face à ces contraintes, certains de ses déplacements professionnels ont été annulés. "J'avais la possibilité d'aller à une réunion hyper importante le 20 novembre à Paris, mais j'ai dû l'annuler compte tenu des circulations réduites en journée".
"Ça génère de la fatigue"
À quelques sièges de là, on retrouve Marion. "On a hâte que les travaux se terminent pour reprendre des trajets normaux", souffle cette habituée de la ligne, agacée de devoir multiplier les correspondances en journée pour arriver à destination.
"On a plus de mal à trouver des places quand on monte à bord parce que des personnes sont montées avant nous dans le train", constate la jeune femme. "On peut se tromper de voie et ça génère de la fatigue aussi".
Marion devra patienter jusqu'à la reprise normale du trafic, prévue le 12 décembre.
▷ Avec Éléa Morel et Maryline Barate