Sur le site de l'usine Michelin de Blanzy (Saône-et-Loire), l'inauguration du projet Hydraloop ce mardi 6 mai : un système permettant la réduction de la consommation en eau du site industriel. Une première pour le fabricant de pneus qui entend bien atteindre ses objectifs de décarbonation dès 2026.
Le site industriel de Michelin à Blanzy (Saône-et-Loire) présente son nouveau procédé pour réduire ses prélèvements en eau : le projet Hydraloop, pour réduire de façon très importante les besoins, et pouvoir tenir plusieurs jours en période de sécheresse et de réduction de la consommation.
Hydraloop, ou comment mieux traiter l'eau
Un système de récupération des eaux usées de l'usine passe par un ouvrage de 600 m3. Le chef de projet Shafi Malik présente le dispositif à la presse: "l'ouvrage est sous la terre, on a des systèmes de pompes qui nous permettront d’alimenter le bassin qui est juste ici."
Un bassin de rétention a été construit pour garder de l'eau pour la période d'été (de 0 à 4000 m3). Mais le bassin a aussi un rôle de "réservoir tampon de 4000 à 7000m3" . Entre 7000 et 13 000 m3, "ça nous servira d'avoir une rétention pour les eaux incendie ou les pluies décennales."
Le bassin joue le rôle de réservoir de stockage, et l'eau peut passer par la station d'épuration, pour les besoins du site.
La génèse du projet est partie lors des saisons de sécheresse en 2020. "On a commencé à initier le projet à partir de fin 2020-début 2021, explique Shafi Malik, le chef de projet. Ce projet a pour objectif de réduire de 80% nos prélèvements d’eaux. Et en même temps, comme on est dans un département à fort stress hydrique, l’objectif était de pouvoir avoir une rétention d’eau pour avoir une autonomie de 10 jours de fabrication."
Il y avait la contrainte de la ressource en eau, mais Shafi Malik affirme qu'il y a aussi "une stratégie de pouvoir améliorer l'impact sur l'environnement."
Réduire les prélèvements en eau de 30%
Maintenir l’activité industrielle et préserver l’environnement : la solution inaugurée aujourd’hui en Bourgogne est la première d’une longue série dans le groupe.
Pierre-Martin Huet est le directeur 'développement durable et impact environnemental' du groupe Michelin. Selon lui, "ce projet à Blanzy s’inscrit dans cette vision du groupe Michelin de réduire nos prélèvements d’eau de 30% en 2030 par rapport à 2019." Un projet qui n'est pas isolé : «On a des projets similaires dans d’autres pays du groupe, notamment les pays le plus soumis aux sécheresses à répétition comme le Mexique ou l’Espagne. »
Pas de secret de fabrication
Le coût total du projet s'élève à 4,7 millions d’euros, dont un million d'euros apporté par l’Agence de l’eau. Contrairement aux secrets de fabrication des pneus, le directeur du site est prêt à partager les plans d’hydraloop avec tout le monde. Sasha Keller explique : "Notre approche, c’est vraiment d’être bien inscrit dans notre écosystème, de partager notre projet avec tous les partenaires locaux afin d’inspirer les autres entreprises ou les administrations de lancer des projets comme nous sur le territoire et au-delà."
Prochain chantier : l’implantation d’une chaudière à biomasse.
En utilisant des bois de forêts renouvelables, le site Michelin de Blanzy attendra ses objectifs de décarbonation, avec 4 ans d’avance sur l’agenda 2030 pour le développement durable.
► Avec Alexandre Baudrand et Anthony Borlot