Le 30 décembre, un homme de 59 ans était retrouvé mort, tué à l'arme blanche à son domicile de Tonnerre (Yonne). Près de deux semaines plus tard, aucun suspect n'a été interpellé.
C'est une affaire "difficile", de l'aveu même de la justice. Un meurtre à Tonnerre, petite ville icaunaise de 4 700 habitants, et surtout, pas d'arrestation : 12 jours après les faits, les enquêteurs sont toujours à la recherche du coupable. En revanche, on en sait aujourd'hui davantage sur la victime, Dominique B.
Père de huit enfants
Dominique B., 59 ans, a été retrouvé sans vie le 30 décembre à son domicile du quartier des Prés-Hauts, à Tonnerre. "Il baignait dans son sang", indiquait le procureur d'Auxerre le 6 janvier dernier. L'autopsie a révélé que le décès avait été causé par "un nombre assez significatif" de blessures à l'arme blanche infligées au niveau de la tête.
D'après les informations de France 3 Bourgogne, confirmées ce mercredi 11 janvier par le procureur Hugues de Phily, Dominique B. était le père de huit enfants, issus de plusieurs unions. Au moment du meurtre, "il vivait seul", indique le procureur. "Il avait eu une histoire sentimentale assez riche, diversifiée, avec plusieurs compagnes dont il était séparé, une situation sentimentale compliquée."
"On sait encore peu de choses sur cet homme. Il va falloir essayer d'en savoir plus, qui il était, qui il fréquentait, pour essayer de comprendre qui pouvait lui en vouloir au point de le tuer à l'arme blanche."
Hugues de Phily
D'après nos informations, Dominique B. n'avait plus de contacts qu'avec deux de ses huit enfants. La piste d'un différend familial fait partie de celles explorées par les enquêteurs, mais ce n'est pas la seule. "Je n'écarte aucun mobile, aucune piste." Le procureur indique qu'il n'était "pas particulièrement, ou peu connu de la justice", laissant entendre qu'il n'était toutefois pas totalement inconnu des services de police. Selon la ville, la victime vivait de "petits boulots" et faisait notamment des ménages. Le procureur parle d'un "milieu social carencé".
Quelle suite pour l'enquête ?
12 jours après le meurtre, l'enquête ouverte sous le régime dit "de flagrance" va passer sous un autre statut : celui de l'information judicaire. Celle-ci doit être ouverte d'ici la fin de journée, ce mercredi 11 janvier, pour "meurtre contre X".
"Nous n'avons malheureusement pas de suspect, personne d'interpellé, aucun auteur identifié", regrette le procureur.
Lors d'une enquête de flagrance, "les enquêteurs se hâtent de collecter au maximum les témoignages, tous les indices qui peuvent donner lieu à des opérations de police technique et scientifique", explique Hugues de Phily. Le régime de l'information judiciaire, lui, fonctionne sur un temps plus long. "On ne parlera plus en termes de jours ni même de semaines, mais plutôt en termes de mois." L'information judiciaire sera confiée à un juge d'instruction qui définira lui-même le rythme des investigations.